Syrie : Accord de cessez-le-feu entre Damas et les Kurdes dans deux quartiers d'Alep
Un cessez-le-feu a été déclaré à Alep entre le régime syrien et l'administration kurde après de violents affrontements. ©Al-Markazia

Le gouvernement syrien et l'administration autonome kurde se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu dans deux quartiers d'Alep (nord) récemment ciblés par des bombardements qui ont fait au moins deux morts, ont rapporté mardi les médias d'État.

Aucune précision n'a été fournie sur les contours de cet accord, qui concerne les quartiers à majorité kurde de Cheikh Maqsoud et Achrafieh.

Au moins un membre des forces de sécurité intérieure et un civil ont été tués lundi soir dans des bombardements attribués aux forces kurdes à Alep, sur fond de regain de tensions entre Damas et l'administration autonome kurde, selon la télévision d'État.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a pour sa part fait état de l'utilisation récente par les forces gouvernementales de drones explosifs dans ces deux quartiers.

Depuis le renversement de Bachar el-Assad en décembre 2024, Alep est administrée par les autorités islamistes.

Cheikh Maqsoud et Achrafieh restent contrôlés par des unités kurdes locales liées aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à leurs forces de sécurité intérieure, les Asayech, bien que les FDS s'en soient officiellement retirées en avril dernier dans le cadre d'un accord de désengagement conclu avec le gouvernement.

Selon l'agence officielle Sana citant un responsable sécuritaire, «un membre des forces de sécurité intérieure a été tué et quatre autres ont été blessés dans une attaque des FDS contre des barrages de sécurité autour du quartier Cheikh Maqsoud, à Alep».

La même source a fait état d'un civil tué également dans un bombardement kurde, et de blessés, parmi lesquels des «femmes et des enfants».

La chaîne al-Akhbariya a également rapporté que «des dizaines de familles» ont fui Achrafieh et Cheikh Maqsoud «en raison du pilonnage de la zone par les FDS à l'aide de mitrailleuses lourdes et de mortiers».

Selon l'OSDH, les communications ont été coupées dans ces zones désormais encerclées par des renforts de l'armée syrienne.

L'agence officielle Sana a ajouté que plusieurs civils blessés ont été hospitalisés à Alep après «des tirs de mortier et de mitrailleuses lourdes des FDS ayant visé les quartiers résidentiels».

Sur Facebook, le gouverneur d'Alep Azzam al-Gharib a appelé les habitants «à rester chez eux et à s’éloigner autant que possible des zones d’affrontements», ajoutant qu'il œuvrait «avec les parties concernées à une désescalade et à la fin des combats».

Les FDS, bras armé de l'administration kurde qui contrôle des zones du nord et du nord-est syrien, ont nié toute attaque contre les forces de sécurité du gouvernement, accusant au contraire des factions pro-Damas d'avoir imposé un siège «étouffant» aux quartiers kurdes et tenté d'y avancer «avec des chars».

Elles ont affirmé que des habitants avaient pris les armes «aux côtés des forces de sécurité intérieure» (Assayich, forces de sécurité kurdes) pour se défendre.

Les nouvelles autorités et les FDS ont conclu en mars un accord d'intégration des institutions civiles et militaires de l'administration autonome kurde dans les institutions nationales.

Mais d'importantes divergences entre les deux parties ont retardé jusqu'ici la mise en œuvre de cet accord.

Avec AFP

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