
Le Venezuela a affirmé lundi qu'il avait averti Washington que des «extrémistes» voulaient placer des explosifs dans l’ambassade américaine à Caracas, alors que la tension entre les deux pays est grande depuis le déploiement de bateaux de guerre américains dans les Caraïbes.
«Nous avons averti le gouvernement des États-Unis d'une grave menace: à travers une opération sous faux drapeau, des secteurs extrémistes de la droite locale (le terme des autorités pour l'opposition, ndlr) ont l'intention de placer des explosifs dans l'ambassade des États-Unis au Venezuela», a assuré le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, dans un communiqué.
Le pouvoir accuse régulièrement l’opposition de complots réels ou imaginaires. Caracas et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019 et l’ambassade américaine à Caracas est déserte à l’exception de quelques employés.
«Nous avons renforcé les mesures de sécurité autour de cette mission diplomatique que notre gouvernement respecte et protège», a ajouté M. Rodriguez, qui est aussi le négociateur en chef du Venezuela lors de discussions avec les États-Unis.
«Nous avons également averti une ambassade européenne de ces faits afin qu’elle informe le personnel diplomatique des États-Unis de la gravité de cette information», a-t-il souligné.
Sur les réseaux sociaux, il circule depuis des semaines une rumeur que la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, dans la clandestinité depuis la présidentielle de juillet 2024, a trouvé refuge dans l’ambassade.
L’intéressée n’a jamais révélé à l’AFP où elle se trouvait et aucune autorité vénézuélienne ou américaine n’a confirmé ces rumeurs. L’opposition revendique la victoire à la présidentielle, criant à la fraude. La réélection de M. Maduro n’a pas été reconnue par Washington et une grande partie de la communauté internationale.
Vendredi, Washington, qui affirme avoir déployé des navires militaires dans la mer des Caraïbes dans le cadre d’une opération anti-drogue, a lancé une nouvelle frappe sur un bateau de narco-trafiquants présumés au large des côtes du Venezuela, tuant quatre personnes. Cela porte à au moins quatre les frappes visant de telles embarcations, faisant au moins 21 morts, menées par les États-Unis au cours des dernières semaines dans le cadre du «conflit armé» lancé par Donald Trump contre les cartels du narcotrafic.
Nicolas Maduro a dénoncé vendredi une «agression armée» des États-Unis, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme un faux prétexte «pour imposer un changement de régime» et s’emparer des réserves de pétrole parmi les plus importantes au monde.
Le gouvernement vénézuélien avait condamné jeudi l’«incursion illégale» de chasseurs américains dans une zone sous son contrôle aérien.
AFP
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