Le Liban sous surveillance internationale: l’armée au cœur des enjeux diplomatiques
©Ici Beyrouth

De sources diplomatiques occidentales, l’intérêt régional et international pour le dossier libanais connaît un net recul, éclipsé par les crises palestinienne et syrienne. Cette hiérarchie des priorités s’est illustrée à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, où les débats ont largement tourné autour de ces deux fronts.

Toujours d’après ces mêmes sources, l’intensité des tractations autour des dossiers syrien et palestinien a empêché la tenue d’une rencontre entre le président libanais, Joseph Aoun, et son homologue français, Emmanuel Macron. L’agenda du chef de l’État français, déjà saturé par des engagements liés à ces deux dossiers, n’a pas permis d’accorder une place à la question libanaise.

Face à cette réalité, les puissances concernées laissent désormais à la classe politique locale le soin de régler les dossiers en suspens, au premier rang desquels figure l’exclusivité des armes aux mains de l’État. Leur rôle se limitera à l’observation, en attendant notamment le premier rapport imminent de l’armée libanaise sur la mise en œuvre du plan de contrôle des armes.

Les diplomates occidentaux tiennent toutefois à souligner que ce retrait relatif ne signifie pas un désengagement. Le soutien international au Liban sera simplement redirigé vers des objectifs concrets. Dans cette optique, la France, en coordination avec l’Arabie saoudite et les États-Unis, prépare une conférence internationale dédiée à l’armée libanaise.

La date et le lieu de cette conférence n’ont pas encore été fixés, mais l’initiative bénéficie déjà d’un accueil favorable sur les scènes arabe et internationale. Des discussions intensives sont en cours afin d’en définir les modalités pratiques avant toute annonce officielle.

Le soutien à l’armée est jugé crucial, notamment dans un contexte où les opérations des forces internationales dans le sud du pays sont menacées par la réduction du financement américain de l’ONU. Cette baisse pèsera directement sur les capacités de la Finul au sud du Litani, en réduisant ses effectifs, ses patrouilles terrestres et maritimes, et donc sa faculté à appliquer la résolution 1701 et à préserver le cessez-le-feu. D’où la nécessité pressante de doter l’armée libanaise des moyens humains et matériels nécessaires pour combler ce vide.

Enfin, les sources diplomatiques préviennent: la communauté internationale ne tolérera plus les tergiversations sur la question du monopole des armes par l’État. Le Hezbollah, en particulier, est attendu sur des choix pragmatiques, susceptibles de sortir le Liban de l’impasse actuelle plutôt que de le précipiter au bord du gouffre.

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