Pour la première fois depuis 1983, la tapisserie de Bayeux a été extraite de son musée normand en vue d’un prêt exceptionnel au British Museum. Fragile et longue de 70 mètres, cette broderie millénaire exige de nombreuses précautions techniques. Si l’opération reste délicate, les autorités françaises se veulent confiantes après une extraction jugée réussie. L'œuvre doit être exposée pendant un an à Londres à partir de septembre 2026, avant de regagner Bayeux fin 2027.
Le prêt au Royaume-Uni de la tapisserie de Bayeux, extraite jeudi de son musée en France, constitue un «défi technique» pas «impossible à relever», a déclaré lundi le conseiller de la présidence de la République qui pilote cette opération à haut risque.
«Aujourd'hui, rien ne permet de dire que le défi technique qui doit être relevé est impossible à relever», a déclaré Philippe Bélaval lors d'un briefing téléphonique, ajoutant que cette tapisserie du XIe siècle, fragilisée par les années, devrait être acheminée au Royaume-Uni «en juin ou juillet».
Jeudi, au terme d'une minutieuse opération, la tapisserie a été extraite de son musée de Bayeux, en Normandie (ouest), pour la première fois depuis 1983 pour être acheminée le lendemain dans un lieu de conservation de la ville tenu secret. Ces manœuvres étaient prévues de longue date dans le cadre de la rénovation du musée.
Le transfert, qui a impliqué une centaine de personnes pendant plus de sept heures, «s'est remarquablement passé», a déclaré lundi un représentant du ministère de la Culture français sous couvert de l'anonymat.
Selon lui, l'opération est de bon augure pour le futur prêt au British Museum de Londres, annoncé en juillet par le président français Emmanuel Macron malgré les mises en garde d'experts sur l'extrême fragilité de cette broderie de 70 mètres de long.
«L'opération qui a eu lieu la semaine dernière démontre qu'on peut y arriver, et que si on s'entoure de toutes les précautions, on devrait pouvoir réaliser le prêt de bonne manière», a déclaré le représentant du ministère.
Au cours de l'extraction, à laquelle un journaliste de l'AFP a pu assister en exclusivité, le rail auquel la tapisserie était suspendue depuis 1983 a été prolongé de quelques mètres pour permettre de la sortir de sa vitrine afin de la placer sur une trentaine de paravents à roulettes, permettant de replier la tapisserie sur elle-même.
Elle a ensuite été placée dans une caisse pour être transférée vers son lieu de conservation provisoire.
La tapisserie doit être exposée pendant un an à Londres à partir de septembre 2026 avant de regagner Bayeux fin 2027.
Au cours du briefing, M. Bélaval a précisé que le coût de ce transfert serait entièrement pris en charge par le British Museum.
La tapisserie devait initialement être restaurée pendant 18 mois pendant les travaux du musée de Bayeux mais le prêt annoncé par Emmanuel Macron en juillet a chamboulé ce calendrier. La rénovation a, depuis, été reportée sine die.
Avec AFP
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