
L'Iran a décidé de retirer à la dernière minute jeudi soir une résolution appelant à l'interdiction de toute attaque contre des installations nucléaires, faisant état de pressions américaines.
Sa motion, introduite lors de l'assemblée générale annuelle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), était soutenue par la Chine, la Russie, le Bélarus, le Nicaragua, le Venezuela et le Zimbabwe.
Les membres de l'AIEA ont dit aux représentants iraniens «subir de fortes pressions et intimidations de la part des États-Unis pour ne pas voter en faveur de la résolution», a affirmé à l'AFP l'ambassadeur iranien à Vienne, Reza Najafi.
Selon lui, des pays membres de l'AIEA ont réclamé de l'Iran qu'il repousse la présentation de cette résolution à la conférence de l'année prochaine.
Selon des diplomates, interrogés par l'AFP vendredi, les Etats-Unis ont signifié qu'ils réduiraient leur contribution volontaire au budget de l'AIEA si la résolution était adoptée. «Plusieurs pays en développement ayant des projets de coopération technique avec l'Agence ont été préoccupés par de telles menaces», selon l'un d'entre eux.
Le texte contenait un paragraphe qui «condamne fermement les attaques délibérées et illégales menées en juin 2025» contre les installations nucléaires de l'Iran, ajoutant qu'elles constituaient «des violations évidentes du droit international».
Il réaffirmait également que «tous les États doivent s'abstenir d'attaquer ou de menacer d'attaquer des installations nucléaires pacifiques dans d'autres pays».
L'Iran avait suspendu sa coopération avec le gendarme onusien du nucléaire après les attaques en juin d'Israël, puis des États-Unis, contre ses installations nucléaires et militaires, ainsi que des zones résidentielles.
Le 9 septembre, un nouvel accord avait été annoncé au Caire, en Égypte, pour permettre la reprise des inspections des agents de l'AIEA. Cet accord ne s'est pas traduit par une reprise immédiate des inspections.
Depuis juillet, une loi votée au Parlement iranien bannit en principe toute coopération avec l'AIEA.
Des inspecteurs de l'agence ont néanmoins fait un bref retour en Iran fin août pour remplacer le combustible du site de Bouchehr, la principale centrale nucléaire de production d'électricité du pays. Mais ils n'avaient pu accéder aux sites bombardés en juin, dont l'étendue exacte des dégâts n'est pas connue.
Les ministres des Affaires étrangères, allemand, britannique et français ont signifié mercredi à leur homologue iranien qu'ils attendaient toujours des gestes «concrets» sur son programme nucléaire pour éviter la réimposition de leurs sanctions, qui pourrait intervenir dans 10 jours.
Vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé avoir soumis jeudi aux puissances européennes une proposition «équitable et équilibrée» pour empêcher le rétablissement de sanctions de l'ONU, alors que son Conseil de sécurité devrait sauf surprise donner son feu vert dans la journée au rétablissement de ces sanctions, à quelques jours du sommet annuel de l'organisation.
Avec AFP
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