
Les transports en commun franciliens étaient comme prévu très perturbés jeudi matin, journée de mobilisation sociale au niveau national, mais la situation est globalement calme dans le reste de la France, tandis que plusieurs blocages de dépôts de bus ont été rapidement levés.
La situation est «perturbée», mais «pas bloquée», a observé le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot.
Dans le métro parisien, la couleur avait été annoncée dès mardi : à l'exception des trois lignes automatiques, les rames ne circulent qu'aux heures de pointe, entre 6H30 et 9H30 puis entre 16H30 et 19H30, et moins fréquemment que d'habitude. Mais la situation est finalement meilleure que prévu sur certaines lignes, a affirmé à l'AFP un porte-parole du transporteur.
À la station Strasbourg-Saint-Denis à 11 heures, les voyageurs regardent les panneaux d'affichage qui annoncent la fermeture des métros 8 et 9. La plupart baissent ensuite leur tête sur les téléphones, afin de trouver une solution pour se déplacer.
Lei Sun, 41 ans, est en voyage d'affaires, il avait entendu qu'il y aurait une manifestation, mais ne pensait pas «que les métros allaient être supprimés». «Je n'ai pas d'autre solution que de marcher pour aller à Lafayette, c'est à environ 2 km».
D'ordinaire, Abdel est agent de propreté à la RATP, mais aujourd'hui il «oriente aussi les gens, même si ce n'est pas (son) métier». «Je sens que les gens sont un peu énervés», ajoute l'employé de 53 ans.
Dépôts de bus débloqués
Gare Saint-Lazare, sur le quai du RER E, Sandra Da Veiga, femme de ménage de 47 ans, a pris son train à 5 heures 30 (contre 5h07 d'habitude). «Beaucoup de monde, plus que d'habitude, mais ça allait».
À Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), vers 7 heures, le RER D circulait toutes les 6 à 12 minutes, au prix de rames un peu plus remplies que d'habitude, a observé un journaliste de l'AFP.
Côté autobus, 70% des lignes de bus exploitées par la RATP doivent fonctionner normalement ou presque, selon la régie.
«Quelques piquets de grève» étaient dressés devant des dépôts tôt ce matin mais «les bus sortent», a assuré le porte-parole de la RATP.
Dans la région lilloise, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué pendant quelques heures tôt jeudi matin un dépôt de bus Ilevia à Villeneuve-d'Ascq, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Pour Samuel Gaillard, 58 ans, un chauffeur de camion-poubelles et syndicaliste CGT, le but est de montrer au gouvernement «qu'on en a marre, qu'on en a ras-le-bol d'être taxés à gogo» et d'avoir «des difficultés à finir nos fins de mois» dès «le 15 du mois».
Près de Toulon, une opération escargot sur les autoroutes A57 et A50 a momentanément perturbé la circulation, a indiqué la préfecture du Var à l'AFP.
À Marseille, une brève tentative de blocage du tunnel Saint-Charles a été interrompue, selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône à l'AFP.
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a affirmé, lors d'un point presse à la mi-journée, que les actions ont été à ce stade «moins intenses que prévu». Il a ainsi fait état de 230 actions sur la voie publique, 95 tentatives de blocage de sites et 10.000 personnes impliquées, pour un total de 58 interpellations, dont 11 à Paris.
Concernant le secteur aérien, M. Tabarot a affirmé qu'il n'y avait «pas de grande difficulté», à «l'exception de Bâle-Mulhouse». Selon le site internet de l'aéroport, 35 vols à destination de la France et de l'Europe ont été annulés.
Avec AFP
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