
La Fashion Week de Londres s’ouvre ce jeudi dans un contexte de renouveau et de défis. Longtemps éclipsée par Paris et Milan, elle veut s’imposer à nouveau comme une vitrine majeure de la créativité britannique. Sous la houlette de Laura Weir, nouvelle directrice du British Fashion Council (BFC), l’événement mise sur l’émergence de jeunes talents, la réduction des coûts pour les créateurs et un programme international renforcé pour raviver son influence.
La Fashion Week de Londres, souvent éclipsée par ses prestigieuses concurrentes parisienne et milanaise, débute jeudi, avec une nouvelle direction qui entend ouvrir une «nouvelle ère pour la mode britannique».
Cette semaine de la mode, qui se tient jusqu'à lundi soir, est connue pour être un vivier de talents. Le jeune créateur Maximilian Raynor et le designer anglo-américain Harris Reed, par ailleurs directeur artistique de Nina Ricci et adepte d'une mode non genrée, donnent le coup d'envoi de la première journée de défilés.
«Cette saison marque le début d'une nouvelle ère pour la mode britannique», avance auprès de l'AFP Laura Weir, nouvelle directrice du British Fashion Council (BFC) qui organise l'événement.
Cette ex-directrice créative du grand magasin britannique Selfridges, a remplacé Caroline Rush qui occupait ce poste à la tête du BFC depuis seize ans.
Avec un objectif principal: «faire en sorte que la Fashion Week de Londres reste la plateforme idéale pour mettre en valeur et célébrer le meilleur de la créativité britannique», et continuer «à soutenir les créateurs».
Une ambition qui répond à des inquiétudes lancinantes: marquée par plusieurs absences lors de l'édition précédente de février, la semaine de la mode londonienne semble en perte d'influence.
En juin, la Fashion Week masculine de Londres avait été remplacée par un simple showroom commercial à Paris.
Absente des podiums en février, JW Anderson, la marque du Britannique Jonathan Anderson, se dispense de défilé, au profit d'une simple présentation. Son créateur, considéré comme l'un des prodiges de la mode actuelle, est désormais en charge de la direction artistique de toutes les collections de Dior, homme, femme et haute-couture.
Après avoir lâché plus tôt cette année la direction artistique de la maison espagnole Loewe, le designer nord-irlandais a réorienté sa propre griffe vers un concept «lifestyle» qui proposera notamment de l'ameublement, de la vaisselle, des objets d'art ou encore... du miel, aux côtés de pièces de prêt-à-porter.
Frais allégés
Pour alléger quelque peu le fardeau financier pour les créateurs, «nous avons supprimé les frais d'adhésion» afin de rendre la Fashion Week plus accessible, explique la nouvelle patronne du BFC.
Cette ancienne journaliste pour Vogue précise avoir «conçu un programme qui reflète l'importance culturelle de Londres». «Nous avons doublé notre investissement dans notre programme d'invités internationaux afin de garantir la présence à Londres d'acheteurs, de médias et de personnalités culturelles de renom», ajoute-t-elle.
Le BFC poursuit également son programme NewGen, destiné aux créateurs émergents. Nombre de designers qui en ont bénéficié se sont depuis fait un nom, comme l'Irlandaise Simone Rocha, reconnaissable par ses robes de style victorien enrubannées de dentelle et de crinoline, ou le Londonien Richard Quinn, attaché à une élégance sophistiquée.
Ces derniers présenteront leur collection printemps/été aux côtés d'incontournables de la mode britannique, de Paul Costelloe à Burberry, qui a traversé une année difficile en pleine crise de l'industrie du luxe et guerre commerciale, et d'habitués des podiums londoniens comme Roksanda et Dilara Fındıkoğlu.
Par Lucie LEQUIER / AFP
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