Népal: jour de deuil national en l'honneur des victimes des émeutes
Des personnes en deuil assistent au rituel de crémation d'Ishwot Adhikari, victime d'une manifestation, lors de ses funérailles organisées sur les rives de la rivière Bagmati, au temple Pashupatinath de Katmandou, le 15 septembre 2025. ©Pedro PARDO / AFP

Le Népal a rendu mercredi un hommage officiel et national aux victimes des émeutes antigouvernementales qui ont causé la chute du Premier ministre la semaine dernière.

Les nouvelles autorités provisoires ont décrété une journée de deuil «en l'honneur de ceux qui ont perdu la vie pendant les manifestations», selon le ministère de l'Intérieur.

Ces troubles, les plus graves depuis l'abolition de la monarchie népalaise en 2008, ont fait 73 morts, dont 12 toujours en cours d'identification, selon le dernier communiqué à l'AFP mercredi d'un porte-parole de la police, Binod Kharel.

Parmi eux figurent trois policiers et 10 des quelque 13.500 détenus qui ont profité des troubles pour s'échapper de plusieurs prisons du pays.

«À ce jour, environ 5.000 évadés sont rentrés dans leurs prisons, pour la plupart volontairement», a poursuivi M. Kharel.

Le 8 septembre, la police a ouvert le feu à Katmandou sur des milliers de jeunes manifestants réunis sous la bannière d'une «Génération Z» venus dénoncer le blocage des réseaux sociaux et, au-delà, la corruption du gouvernement.

Le lendemain, des groupes de manifestants ont mis à sac la capitale en incendiant et détruisant tous les symboles du pouvoir, dont le parlement et de nombreux bâtiments ministériels.

Au pouvoir depuis 2024, le Premier ministre KP Sharma Oli a été contraint de démissionner.

Il a été remplacé vendredi par l'ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, qui a pris la tête d'un gouvernement provisoire jusqu'à des élections prévues le 5 mars 2026.

«Les changements dont nous sommes les témoins n'auraient pas été possibles sans le courage et le sacrifice de ceux qui ont donné leur vie», a salué mercredi sur Instagram l'organisation Hami Nepal, en première ligne de la contestation.

«Tout le monde est triste» à cause de «ces vies perdues, des jeunes gens comme nous», a déclaré à l'AFP Pooja Shrestha, 22 ans, une vendeuse de chocolat de Katmandou installée près de la présidence.

«Les choses se sont calmées, nous espérons que le nouveau gouvernement va faire les changements dont nous avons besoin», a-t-elle ajouté.

Un cinquième des Népalais âgés de 15 à 24 ans sont au chômage, selon la Banque mondiale.

Des centaines de milliers d'habitants du pays sont contraints chaque année de s'exiler pour trouver du travail, en Inde ou au Moyen-Orient.

 

Avec AFP

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