Le président de la République, Joseph Aoun, a affirmé que le Liban est prêt à une paix juste et durable avec Israël, fondée sur l’Initiative de paix arabe.
S’exprimant lors du sommet arabe et islamique extraordinaire qui s’est tenu à Doha à la suite des frappes israéliennes contre des dirigeants du Hamas palestiniens réunis dans la capitale qatarie, M. Aoun a affirmé: «Dans quelques jours, nous avons rendez-vous avec l’Assemblée générale des Nations unies à New York, où se retrouveront tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde. Allons-y avec une position unifiée, autour d’une seule question: le gouvernement israélien veut-il une paix juste et durable dans notre région? Si la réponse est positive, alors nous sommes prêts, conformément à l’Initiative de paix arabe proposée par le royaume d’Arabie saoudite lors du sommet de Beyrouth, en 2002, et adoptée à l’unanimité par la Ligue arabe», à nous engager dans ce processus.
«Cette initiative, a-t-il rappelé, bénéficie aujourd’hui d’un large soutien international, qui commence à se traduire concrètement par la reconnaissance de l’État de Palestine par de nombreux pays. L’exemple le plus marquant en est la récente adoption, à une écrasante majorité, par l’Assemblée générale de l’ONU de ce qu’on appelle désormais la Déclaration de New York, qui est le fruit d’un travail acharné mené par l’Arabie saoudite, avec le soutien de la France, qui définit les étapes d’une solution à deux États».
Et le président Aoun de poursuivre: «Dans ce cas, installons-nous immédiatement, sous l’égide de l’ONU et de tous les acteurs engagés en faveur de la paix, afin d’examiner les implications concrètes de cette réponse».
«Cependant, a averti le chef de l’Etat, si la réponse d’Israël est négative ou s’il s’agit d’une demi-réponse, nous reconnaîtrons alors la réalité telle qu’elle est et nous agirons en conséquence».
L’Initiative de paix arabe prévoit la reconnaissance d'Israël par le monde arabe en échange d'un retrait israélien des territoires occupés depuis 1967 (Cisjordanie, Gaza, Golan syrien), la création d'un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale, et une solution équitable à la question des réfugiés palestiniens.
Pour ce qui est de l’attaque, le président Aoun a estimé que «le message transmis est clair et explicite, et la réponse doit être tout aussi claire».
Il a estimé que «le but des frappes contre le Qatar n’était pas de viser un groupe de personnes, mais le concept même du dialogue et de la médiation».
Joseph Aoun est arrivé lundi matin à Doha, où il a été accueilli par le vice-Premier ministre et ministre qatari de la Défense, cheikh Saoud ben Abdel Rahmane al-Thani, ainsi que par le ministre qatari de la Culture, Abdel Rahmane ben Hamad.
À son arrivée au centre de conférence de l’hôtel Sheraton, il a eu un entretien avec l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, en présence du ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raggi, et du conseiller spécial, le général de brigade André Rahal.
Au cours de cette rencontre, le président Aoun a exprimé la solidarité du Liban avec le Qatar, dont il a salué le soutien constant, tandis que l’émir a réaffirmé l’attachement de Doha à la stabilité et à la sécurité du Liban.
Le sommet a réuni de nombreux chefs d’État et hauts responsables arabes et musulmans, parmi lesquels le roi Abdallah II de Jordanie, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
En marge de la réunion, le président Aoun a également tenu plusieurs rencontres bilatérales.
Ainsi, il s’est entretenu avec le roi de Jordanie, Abdallah II, puis avec le président syrien, Ahmad el-Chareh. Les deux chefs d’État ont décidé de confier aux ministres des Affaires étrangères des deux pays le suivi des dossiers en suspens.
Avec le président iranien, Massoud Pezeshkian, M. Aoun a réaffirmé la volonté du Liban d’établir des relations solides avec l’Iran, mais «fondées sur le respect mutuel, la transparence et la non-ingérence dans les affaires internes, dans l’intérêt des deux pays».
Le président Pezeshkian a réagi en soulignant à son tour l’attachement de son pays au principe de non-ingérence dans les affaires des autres États.
La délégation libanaise comprenait notamment le ministre Youssef Raggi, les ambassadeurs Farah Berri et Ali Halabi, ainsi que le général André Rahal.
Joseph Aoun au sommet de Doha: À l’ONU, posons une question claire: Israël veut-il vraiment la paix?
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