
Après avoir traversé un cancer diagnostiqué en 2022, Florent Pagny signe son grand retour avec Grandeur nature, un album introspectif disponible vendredi. À 63 ans, le chanteur prépare également une tournée dès janvier prochain.
En rémission d'un cancer diagnostiqué en 2022, Florent Pagny revient Grandeur nature, titre de son album disponible vendredi, où il continue de livrer sa liberté de penser sur des chansons écrites notamment par Vianney et Marc Lavoine.
Avec plus de 18 millions d'albums vendus, Florent Pagny, 63 ans, présente ce disque comme «un voyage» de onze titres autour de ses thèmes fétiches.
Sa voix de baryton toujours présente, l'interprète des tubes Et un jour une femme et Savoir aimer entamera une tournée en janvier, avec en première partie le trio lyrique Il Cello, qu'il a coaché jusqu'à la victoire dans la dernière saison de The Voice (TF1).
«J'ai toujours fait l'indien», dites-vous dès l'incipit de l'album. Définition?
Quand on est gamin, on joue aux cow-boys et aux indiens. J'ai toujours eu l'envie d'être un indien plus qu'un cow-boy. Je suis quelqu'un d'autodidacte, qui essaye d'être le moins bête possible sans avoir fait forcément beaucoup d'études. Je ne me retrouve plus dans cet esprit-là, un peu nature et un peu sauvage.
Les grands espaces, ça vous caractérise aussi…
Là, je reviens d'Auvergne. C'est juste sublime! Et pourtant, tu te promènes dans des bleds et tu les sens de plus en plus fantômes. Les gens s'en vont. Ils vont comprendre un jour. Moi, j'ai mis du temps avant de comprendre. Il a fallu que j'arrive en Patagonie (où il passe une partie de l'année, NDLR) pour réaliser ce qu'était la beauté d'un arbre. Ce que ça pouvait envoyer et provoquer.
Après avoir combattu la maladie, étiez-vous pressé de retourner au studio?
J'ai laissé le temps aux événements, à ce qu'il m'est arrivé, de me redonner le goût de retourner en studio. Quand j'ai reçu T'aimer encore, il y a trois ans pratiquement, ça m'a assez bouleversé. J'ai rappelé Vianney en lui disant: Je n'ai pas la tête à ça. Par contre, je te promets que quand ça va revenir, ce sera une des premières que j'enregistrerai. C'est exactement ce qu'il s'est passé.
Dans cet album, vous abordez les relations humaines, le rapport à l'autre. Comment les voyez-vous?
On doit tous être des citoyens du monde et on devrait se tolérer beaucoup plus et arrêter de se prendre la tête avec tout ce qui nous accompagne, les religions ou les partis politiques ou les tendances. Il faut pouvoir être libre, c'est quelque chose de très important pour moi.
Comment?
La solution à tous nos problèmes, ça va être l'amour. Les moments les plus agréables pour chaque humain, c'est quand il y a de l'amour. On l'oublie souvent, on se tire la bourre sur des tas de choses, on est très occupés à gagner de l'argent, on est conditionnés à ça. Moi aussi j'aime le matériel, mais il ne faut peut-être pas lui accorder tant d'importance.
Les artistes doivent-ils porter des messages?
La musique crée des sensations, accompagne des sentiments. Notre rôle, c'est d'envoyer des messages à tout le monde et pas de prendre position pour un truc, pour un autre. Dans une salle, on ne va pas commencer à demander aux spectateurs pour qui ils votent, de quel bord ils sont et de quelle religion ils sont.
Votre longévité démontre que les chanteurs à voix ont encore une place, à l'heure où le rap domine les classements…
C'est génial la diversité ! Ce que fait Jul, par exemple, je trouve ça extraordinaire. C'est vrai qu'il est en Auto-tune (logiciel de correction vocale, NDLR), mais en même temps, il est fédérateur. C'est représentatif de notre société, de l'évolution du monde. Il en faut pour tout le monde et puis on ne doit pas être que d'une couleur et n'aimer qu'une seule chose.
Par Fanny LATTACH / AFP
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