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3. Chloe Malle prend la relève d’Anna Wintour à la tête de Vogue US

Après des mois de spéculation et de rumeurs dans le monde de la mode, Anna Wintour a désigné Chloe Malle pour diriger Vogue US, marquant une transition historique tout en gardant la main sur l’empire Condé Nast.

L’annonce est tombée comme un verdict dans l’univers feutré de la mode. Depuis des semaines, les insiders de l’industrie, les fashionistas et les éditorialistes spéculaient sur le nom de celle ou celui qui reprendrait le trône d’Anna Wintour. Mardi, le suspense a pris fin: Chloe Malle, actuelle rédactrice en chef de Vogue.com, a été nommée responsable du contenu éditorial de l’édition américaine du magazine.

Cette nomination ne signe pas un départ pour Anna Wintour, mais une réorganisation stratégique. À 75 ans, la légendaire directrice reste directrice éditoriale mondiale de Vogue et directrice des contenus de Condé Nast, supervisant un portefeuille prestigieux incluant GQ, Vanity Fair, Bon Appétit et Architectural Digest. Malle dirigera donc le quotidien de Vogue US, du papier au digital, tout en répondant directement à celle qui a fait de la publication une institution mondiale.

Dans son communiqué, Anna Wintour a salué une décision tournée vers l’avenir. «Chloe a prouvé à maintes reprises qu’elle sait trouver l’équilibre entre l’héritage unique de Vogue US et son futur. Je suis ravie de continuer à travailler avec elle, à la fois comme mentor et comme élève.»

Chloe Malle, 39 ans, n’est pas une inconnue du milieu. Fille de l’actrice américaine Candice Bergen, célèbre pour son rôle dans la série Murphy Brown, et du réalisateur français Louis Malle, elle a grandi dans un univers de culture et de création. Après des études de littérature comparée et d’écriture à Brown University, elle a fait ses armes comme journaliste immobilière au New York Observer avant de rejoindre Vogue en 2011 comme social editor. Elle y couvrait mariages, soirées et événements mondains. En 2016, elle est devenue contributing editor et, en 2023, elle a pris les rênes de Vogue.com.

Sous sa direction, la fréquentation du site a doublé, atteignant 14,5 millions de visiteurs uniques mensuels. Elle s’est également fait remarquer par des projets originaux comme Dogue, une édition digitale entièrement consacrée aux chiens de célébrités, et par des interviews marquantes, notamment celle de Lauren Sánchez avant son mariage avec Jeff Bezos.

Dans ses premières déclarations, Chloe Malle a exprimé sa gratitude et son ambition. «Vogue a déjà façonné qui je suis. Je suis maintenant ravie de pouvoir contribuer à façonner Vogue à mon tour.»

L’héritage atemporel d’Anna Wintour

Anna Wintour a pris les commandes de Vogue en 1988 et a réinventé le magazine. Avant elle, les couvertures étaient figées dans l’univers strict de la haute couture et des mannequins parfaits. Elle a osé briser ce carcan en plaçant des célébrités sur ses couvertures, transformant le magazine en une référence culturelle mondiale. Son premier coup d’éclat fut Madonna en une, symbole d’une nouvelle vision mêlant mode et pop culture.

Cette stratégie s’accompagnait d’un mélange inédit de luxe et d’accessibilité. Sa première couverture marqua les esprits: une veste haute couture portée sur un T-shirt à 50 dollars. Ce choix singulier affichait la mode comme une question de style et de personnalité.

Anne Wintour a aussi transformé des événements de niche en spectacles mondiaux. Le Met Gala, sous sa direction, est devenu l’événement le plus attendu du calendrier de la mode, mêlant stars, créateurs et culture populaire. Elle a également soutenu des designers émergents, tels que Marc Jacobs et Alexander McQueen, propulsant leurs carrières grâce à la plateforme immense qu’est Vogue.

Surnommée la «Reine de glace», elle s’est imposée par un style de management rigoureux, rapide et tranché. Cette approche a permis à Vogue de rester au sommet dans une industrie médiatique en constante mutation.

Aujourd’hui, Anne Wintour conserve le contrôle stratégique de toutes les éditions internationales, tout en laissant Chloe Malle inventer le futur de l’édition américaine. Un passage de flambeau subtil qui illustre la modernisation d’un empire.