À Venise, Olivier Assayas dévoile «Le Mage du Kremlin», un film au financement semé d’embûches
Le réalisateur français Olivier Assayas assiste au tapis rouge pour le film «Le Mage du Kremlin» présenté en compétition lors de la 82ème Mostra internationale d'art cinématographique de Venise, au Lido de Venise, le 31 août 2025. ©Stefano RELLANDINI / AFP

Présenté en avant-première au Festival de Venise, Le Mage du Kremlin, adaptation du roman de Giuliano da Empoli par Olivier Assayas, a rencontré de nombreuses difficultés de financement. En cause: la sensibilité politique du sujet et la nécessité d’écarter tout investisseur ayant des liens avec la Russie. Le film, qui retrace l’ascension de Vladimir Poutine et la dérive autoritaire du pouvoir russe, a suscité des réticences dans un contexte géopolitique tendu.

Trouver les fonds nécessaires à la production du Mage du Kremlin, une adaptation du livre de Giuliano da Empoli, a été difficile, notamment en raison des liens de certains investisseurs avec la Russie, a reconnu lundi son réalisateur Olivier Assayas.

«On ne peut pas savoir à l'avance comment le film va être compris ni à quel point il va déplaire au Kremlin», selon le cinéaste, dont le long-métrage a été projeté dimanche en avant-première au festival de Venise.

«On a dû trouver des personnes qui n'avaient aucun lien avec la Russie (...) et qui n'avaient rien à voir avec la politique», a-t-il poursuivi, précisant que plusieurs investisseurs liés à la Russie avaient décliné.

Le mage du Kremlin retrace près de trois décennies de transformation politique en Russie, de l'effondrement de l'URSS au début des années 1990 jusqu'à l'invasion de la Crimée en 2014. Vladimir Poutine est interprété par Jude Law en autocrate brutal, qui impose peu à peu un régime autoritaire à Moscou.

«La difficulté est que le film parle de politique et tout le monde a peur de ça», a expliqué Olivier Assayas lors d'une rencontre avec des journalistes.

«On a rencontré beaucoup de portes fermées et le processus a été très pénible», a-t-il poursuivi.

«J'ai passé environ un an à penser que le film allait se faire un jour puis ne plus se faire le lendemain car d'un coup on perdait des financements ou on n'arrivait pas à conclure tel accord... », a détaillé le réalisateur de Carlos.

Olivier Assayas explique s'être impliqué dans les discussions sur le financement du film, ce qu'il ne fait habituellement pas.

«C'est un petit miracle que nous ayons réussi à boucler le projet de cette manière», s'est-il réjoui.

Avec AFP

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