
L’administration Trump travaille activement à négocier un accord préliminaire entre Tel Aviv et Damas avant la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, selon Israel National News.
Des pourparlers en cours et des acteurs impliqués
D’après le Times of Israel, le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, a reconnu devant des journalistes arabes que son gouvernement était engagé dans «des pourparlers avancés» avec Israël autour d’un accord sécuritaire.
Ahmad el-Chareh a précisé qu’il ne considérait pas le moment opportun pour une paix complète, mais qu’il «n’hésiterait pas à accepter tout accord qui profite à la Syrie».
Les rencontres ont été facilitées par l’administration américaine, notamment par l’envoyé spécial, Thomas Barrack, et la diplomate Morgan Ortagus, qui se sont récemment rendus en Israël.
Toujours selon Israel National News, ces émissaires «ont transmis leur optimisme quant à la possibilité de progresser».
Plusieurs réunions ont déjà eu lieu à Paris entre le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad Chaibani.
Les grandes lignes de l’accord envisagé
Les contours de l’arrangement apparaissent de plus en plus clairs. Selon le Times of Israel, le projet prévoit la démilitarisation du côté syrien du Golan, l’interdiction d’introduire des armes susceptibles de menacer Israël, ainsi que la création d’un corridor humanitaire vers la région druze du Jabal al-Druze.
En échange, Washington et ses alliés du Golfe s’engageraient à soutenir la reconstruction et la réhabilitation économique de la Syrie, gravement affaiblie par plus d’une décennie de guerre civile.
La Foundation for Defense of Democracies (FDD) confirme cette logique d’échange, précisant que la Syrie fournirait des garanties de sécurité en contrepartie d’investissements économiques.
Le poids de la question druze
L’un des points sensibles du dossier concerne la minorité druze en Syrie, installée principalement dans la province de Soueida.
Depuis la chute de Bachar el-Assad, en décembre dernier, les violences se sont multipliées dans cette région, opposant milices druzes et forces proches du pouvoir.
Israel National News souligne qu’Israël insiste pour que «toute nouvelle entente inclue des mesures concrètes en faveur de la sécurité et des besoins humanitaires de la population druze».
Une doctrine syrienne affirmée
Au-delà de ces négociations, Ahmad al-Chareh a livré mardi sa vision, lors d’une interview avec Al-Arabiya. Il a affirmé que son gouvernement «rejette toute ingérence dans les affaires intérieures du Liban et l’idée d’une “rivière de feu” séparant la Syrie et le Liban».
Il a aussi balayé toute velléité séparatiste: «Tout appel à la sécession en Syrie resterait un simple rêve».
Concernant Israël, il a rappelé que Damas n’ira pas plus loin que l’accord sécuritaire en cours: «Nous n’envisagerons pas d’accord de paix avec Israël avant d’avoir adhéré à l’accord de 1974».
Ahmad el-Chareh a également dressé un constat d’échec régional: «Toutes les idéologies nationalistes et islamiques de la région ont échoué». Pour lui, la Syrie serait désormais «à l’aube d’une renaissance, forte en soi et grâce à ses alliances».
L’accord en discussion ne se limite pas aux aspects militaires. Il s’inscrit aussi dans une dynamique plus large de réhabilitation internationale de la Syrie. Comme le note la FDD, l’objectif pour Damas est de restaurer son unité et de reconstruire le pays après plus d’une décennie de guerre civile.
En d’autres termes, l’arrangement sécuritaire envisagé sert de passerelle vers une réhabilitation diplomatique et économique que la Syrie recherche ardemment.
Les incertitudes et limites
Malgré l’avancée des négociations, plusieurs zones d’ombre subsistent. La FDD met en garde: les détails peuvent faire toute la différence entre un bon accord et un mauvais accord. Elle estime néanmoins qu’un tel accord pourrait être bénéfique aux deux pays, Israël devant gérer en priorité le Hamas, le Hezbollah et l’Iran, tandis que la Syrie doit se concentrer sur sa reconstruction.
Mais les obstacles ne manquent pas: la méfiance israélienne vis-à-vis du nouveau gouvernement syrien dirigé par d’anciens islamistes, la colère persistante d’une partie de la population syrienne contre Israël ou encore le rôle de l’Iran qui pourrait voir dans cet accord une menace pour son influence régionale.
Une échéance à New York
L’Assemblée générale de l’ONU, prévue fin septembre à New York, pourrait donc devenir le théâtre d’une annonce historique. Le président syrien, Ahmad al-Chareh, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, doivent s’y rendre à quelques heures d’intervalle. Pour l’administration Trump, il s’agirait d’un succès diplomatique majeur.
Selon un responsable cité par Israel National News, «il existe une réelle possibilité d’aboutir à certains accords sécuritaires d’ici là».
Mais entre optimisme diplomatique et réalités géopolitiques, la concrétisation de cet accord reste suspendue à de délicats compromis.
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