
L'Iran a déclaré mardi «négocier de toutes ses forces» pour empêcher les Européens de déclencher à l'automne le mécanisme de rétablissement des sanctions internationales prévu par l'accord nucléaire de 2015.
«Notre priorité est d'empêcher toute action ou tout incident qui pourrait coûter cher au pays», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, lors d'un point de presse hebdomadaire, avant des pourparlers prévus mardi à Genève avec la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne.
Les Européens ont renoué le dialogue fin juillet avec Téhéran sur son programme nucléaire lors d'une réunion à Istanbul, la première après la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran déclenchée le 13 juin par une attaque israélienne contre des sites nucléaires et militaires iraniens.
Les trois pays européens - E3 en langage diplomatique - menacent de déclencher à l'automne le mécanisme de rétablissement des sanctions (dit «snapback») internationales contre l'Iran, prévu par l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, en l'absence de solution négociée.
Cet accord, le JCPOA, prévoyait d'importantes restrictions au programme nucléaire iranien, en échange d'une levée progressive des sanctions de l'ONU.
Les puissances occidentales craignent que l'Iran ne poursuive son programme nucléaire pour se doter de l'arme atomique, ce que les autorités iraniennes réfutent.
Les États-Unis se sont retirés unilatéralement du JCPOA en 2018 et ont réimposé leurs sanctions mais les membres de l'E3 avaient assuré de leur attachement au texte de 2015 et leur volonté de poursuivre les échanges commerciaux avec l'Iran.
Les sanctions onusiennes et européennes n'ont donc pas été rétablies.
Les pays européens accusent toutefois Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements et ont menacé de les rétablir avant l'expiration, en octobre, d'une clause de l'accord le permettant.
Ils ont proposé à Téhéran de prolonger cette échéance si l'Iran reprenait les discussions avec Washington et rétablissait sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
«Nous ne permettrons pas que cette question devienne un outil de guerre psychologique contre (...) nos citoyens», a prévenu M. Baqaei.
Vendredi, son ministre, Abbas Araghchi, avait mis en avant «l'absence de compétences juridique et morale» des puissances européennes pour recourir au mécanisme de «snapback».
Avec AFP
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