
Donald Trump a menacé dimanche Baltimore, ville de l'est des États-Unis, et son État du Maryland dirigé par un démocrate, d'y dépêcher des «troupes» de la Garde nationale, comme il l'a fait à Los Angeles et Washington.
Le président américain a réagi à des messages sur X du gouverneur du Maryland, Wes Moore, qui lui a proposé «une promenade» dans les rues de Baltimore, «même si cela implique de déblatérer encore plus de mensonges sur les progrès que nous réalisons en matière de sécurité publique dans le Maryland».
«Eh Donald, on peut te fournir une voiture de golf si ça facilite les choses. Tiens-moi au courant!», a ironisé l'élu démocrate de cet État qui jouxte Washington et dont la capitale portuaire Baltimore, théâtre de la série télé «Sur écoute», fut longtemps considérée comme une ville dangereuse.
Piqué au vif, Donald Trump a rétorqué sur son compte Truth Social au «ton plutôt méchant et provocateur» du gouverneur Moore.
«J'imagine qu'il parle de Baltimore hors de contrôle et rongée par la criminalité? (...) Si Wes Moore a besoin d'aide, comme Gavin (Newsom) à Los Angeles, j'y enverrai les +troupes+, comme ce qu'on est en train de faire tout près, à Washington, afin de se débarrasser de la criminalité», a martelé le président conservateur.
«Inconstitutionnel»
Interrogé par les télévisions CNN et CBS, M. Moore a répondu qu'il «n'autoriserai(t) pas la Garde nationale du Maryland à être utilisée» dans la lutte contre la criminalité.
«C'est inconstitutionnel», a rappelé le gouverneur, qui, comme ses 49 collègues des États américains, a l'autorité sur ce corps de réserve de l'armée.
D'après une source du Washington Post, dans la nuit de samedi à dimanche, le ministère de la Défense projette depuis des semaines le déploiement de la Garde nationale à Chicago, troisième ville du pays, afin de lutter contre la criminalité et l'immigration clandestine.
Interrogé, le Pentagone a refusé de «spéculer».
Donald Trump, qui applique son programme électoral anticriminalité et contre l'immigration de sans-papiers, avait fait part vendredi dans le Bureau ovale de sa volonté de dépêcher à Chicago et New York, mégapoles dirigées par des démocrates, des forces de l'ordre fédérales, dont la Garde nationale.
Washington accueille déjà depuis le 12 août plus de 1.900 réservistes de ce corps de l'armée qui devraient bientôt être armés, ainsi que des policiers d'agences fédérales comme le FBI, la police de l'immigration ICE ou celle antidrogue DEA.
«Nous allons rendre nos villes très, très sûres,» a promis le président.
Son gouvernement avait envoyé en juin à Los Angeles 4.000 Gardes nationaux de Californie et 700 Marines, malgré l'opposition du gouverneur Newsom, l'un des premiers opposants au milliardaire républicain.
Son homologue démocrate de l'Illinois, JB Pritzker, où se trouve Chicago, a déclaré samedi sur X que son État «coopère depuis longtemps avec les forces de l'ordre fédérales, mais que nous ne laisserons pas un dictateur nous imposer sa volonté».
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