Syrie: des experts de l'ONU dénoncent les violences contre les Druzes
Des experts de l'ONU dénoncent de graves violences, y compris sexuelles, contre les Druzes en Syrie. Plus de 100 femmes enlevées, des centaines de disparus. ©Ahmad Gharabli / AFP

Plus d'une douzaine d'experts indépendants de l'ONU ont dénoncé les violences, y compris sexuelles, contre des Druzes en Syrie, après des affrontements intercommunautaires en juillet, et demandent aux autorités de punir les responsables.

Les experts se disent «profondément préoccupés» par ces attaques contre la minorité druze «en raison de leur foi et d'autres motifs».

Ils dénoncent aussi «la rhétorique haineuse sur les réseaux sociaux décrivant les Druzes comme des traîtres et des infidèles à tuer, ainsi que des appels à l'enlèvement et à l'asservissement des femmes druzes».

Ces spécialistes de domaines liés au respect des droits humains au sens large sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme, mais ne parlent pas au nom de l'ONU.

Les affrontements avaient éclaté le 13 juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites, avant de s'étendre avec l'intervention des forces gouvernementales et de volontaires venus d'autres régions.

Damas affirme que ses troupes sont intervenues pour mettre un terme aux heurts. Mais des témoins, des factions druzes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) accusent les autorités d'avoir pris parti pour les bédouins et commis des exactions contre les druzes.

Selon l'OSDH, les violences ont fait environ 1.600 morts, majoritairement des civils druzes.

Les experts ont fait état de l'enlèvement «d'au moins 105 femmes et filles druzes par des groupes armés affiliés aux autorités intérimaires syriennes, dont 80 sont toujours portées disparues». «Certaines femmes libérées ne peuvent pas rentrer chez elles par crainte pour leur sécurité. Dans au moins trois cas, des femmes druzes auraient été violées avant d'être exécutées», ajoutent-ils, soulignant que 763 personnes, dont des femmes, restent portées disparues.

Ils y voient «une apparente défaillance dans la protection des minorités et dans la lutte contre la violence basée sur le genre, sans enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales sur les exécutions extrajudiciaires, la torture ou les enlèvements».

«Les rapports selon lesquels les forces des autorités intérimaires auraient aidé les attaques ont renforcé l'impunité et la peur, réduisant au silence les familles des victimes et entravant les efforts pour retrouver les disparus», accusent-ils encore.

Ils disent surveiller la situation de 192.000 déplacés, forcés de fuir leur foyer à cause des violences et dont la situation est précaire.

«Les autorités syriennes par intérim doivent permettre des enquêtes rapides et indépendantes, poursuivre les auteurs, et établir le sort et le lieu où se trouvent les disparus», ont ajouté ces experts.

Avec AFP

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