Netanyahou accuse Macron «d'alimenter le feu antisémite», le somme d'agir avant fin septembre
Cette combinaison de photos, réalisée le 14 mai 2025, montre le président français Emmanuel Macron (à gauche) lors d’une réunion de la «Coalition of the Willing» au palais Mariinsky à Kyiv le 10 mai 2025, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’exprimant lors d’une conférence de presse à Jérusalem le 2 septembre 2024. ©Ludovic Marin et Ohad Zwigenberg / AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accusé le président français Emmanuel Macron «d'alimenter le feu antisémite» en France en appelant à la reconnaissance internationale de l'État de Palestine, selon un courrier officiel au chef de l'État français.

«Je vous appelle à remplacer la faiblesse par l'action, l'apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire : la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025», poursuit cette lettre signée de M. Netanyahou, en date du 17 août, et transmise à l'AFP mardi.

«Je suis préoccupé par la montée alarmante de l'antisémitisme en France et par le manque d'actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l'antisémitisme a ravagé les villes françaises», écrit M. Netanyahou.

«Depuis vos déclarations publiques attaquant Israël et signalant la reconnaissance d'un État palestinien, il a augmenté», affirme-t-il.

«Suite à l'attaque sauvage du Hamas contre le peuple israélien le 7 octobre 2023, des extrémistes pro-Hamas et des radicaux de gauche ont lancé une campagne d'intimidation, de vandalisme et de violence contre les Juifs à travers l'Europe», une campagne qui «s'est intensifiée en France» sous le mandat de M. Macron, estime le Premier ministre israélien.

Il liste plusieurs incidents récents, dont le saccage de l'entrée de bureaux de la compagnie aérienne El Al à Paris, l'agression d'un homme juif à Livry-Gargan, ou des rabbins «agressés dans les rues de Paris». «Ces incidents ne sont pas isolés. Ils constituent une plaie».

«Votre appel à un État palestinien alimente ce feu antisémite. (…) Cela récompense la terreur du Hamas, renforce le refus du Hamas de libérer les otages, encourage ceux qui menacent les Juifs français et favorise la haine des Juifs qui rôde désormais dans vos rues», accuse encore M. Netanyahou.

Nouvel an juif et Assemblée de l'ONU

Il loue en contre-exemple le président américain Donald Trump, pour son «combat» contre les crimes antisémites et pour «protéger les Juifs américains».

«Président Macron, l'antisémitisme est un cancer. Il se propage lorsque les dirigeants restent silencieux. Il recule lorsque les dirigeants agissent. Je vous appelle à remplacer la faiblesse par l'action, l'apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire : la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025», apostrophe en conclusion le Premier ministre israélien.

La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les velléités internationales à reconnaître l'État de Palestine.

La France, par la voix du président Macron, a annoncé fin mai qu'elle reconnaîtrait en septembre prochain l'État de Palestine, à l'occasion de la 80ᵉ session de l'Assemblée générale des Nations unies.

Une décision qui « récompense la terreur », avait alors déjà fustigé M. Netanyahou, en référence à l'attaque du 7 octobre. Les États-Unis, premier soutien d'Israël, ont pour leur part «fermement» rejeté une mesure «imprudente».

Quelques jours plus tard, le Canada avait lui aussi fait part de son intention en faveur d'un État de Palestine. Le Royaume-Uni a aussi annoncé qu'il le reconnaîtrait, sauf si Israël prenait une série d'engagements, dont celui d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Au total, les trois quarts des États membres de l'ONU reconnaissent l'État de Palestine, proclamé par la direction palestinienne en exil à la fin des années 1980. Cet acte diplomatique a été réalisé par une dizaine de pays depuis le début de la guerre à Gaza.

Fin juillet, l'Australie et 14 autres pays occidentaux, parmi lesquels la France et le Canada, ont « invité » la communauté internationale à reconnaître la Palestine.

La Nouvelle-Zélande, voisine de l'Australie, a dit également qu'elle réfléchirait d'ici septembre à reconnaître un État de Palestine.

La France coprésidera en septembre avec l'Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d'État et de gouvernement visant à relancer la solution dite «à deux États», palestinien et israélien.

L'Assemblée générale de l'ONU prévue en septembre prend fin précisément le 23, date posée par M. Netanyahou dans son courrier.

AFP

 

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