
Le gouvernement argentin a évalué jeudi à au moins 100 le nombre de patients décédés ayant consommé du fentanyl médical contaminé par une bactérie dans divers hôpitaux, une crise sanitaire qui provoque un mécontentement croissant.
En citant nommément le laboratoire fabricant du lot de fentanyl, HLB Pharma, dans un communiqué, le porte-parole du président a déclaré que celui-ci était «responsable de la mort de plus de 100 personnes».
La justice avait évoqué auparavant un bilan de 87 morts.
Une plainte avait été déposée par l'Administration Nationale des Médicaments, Aliments et Technologies Médicales argentine (Anmat), après la découverte par un hôpital des bactéries klebsiella pneumoniae et ralstonia pickettii dans du fentanyl médical, un opioïde, administré aux patients.
Le communiqué ajoute qu'après une inspection du gouvernement, l'Anmat a fermé le laboratoire et interdit en février «son activité de production, trois mois avant le premier décès dû au fentanyl contaminé» en mai.
Les décès ont été enregistrés dans des hôpitaux de la province de Buenos Aires, de Santa Fe (centre), Formosa (nord-est) et Cordoba (centre), a indiqué le juge Ernesto Kreplak, en charge de l'affaire, au journal La Nacion dans un article publié mercredi.
Selon l'article, au moins 24 personnes sont visées par l'enquête. Parmi elles, Ariel Furfaro García, propriétaire des entreprises HLB Pharma et Laboratorios Ramallo, qui auraient produit et vendu le fentanyl contaminé, a détaillé La Nación.
Cinq lots contaminés auraient été distribués dans huit hôpitaux et centres de santé du pays.
Il y a deux semaines, des familles de patients décédés avaient manifesté devant l'Hôpital Italien de La Plata, à 60 km au sud de Buenos Aires, réclamant «justice pour les victimes du fentanyl».
Cette crise sanitaire intervient à l'approche des législatives de mi-mandat, en octobre.
Lors d'un meeting électoral à La Plata (à une cinquantaine de kilomètres au sud de Buenos Aires), le président Javier Milei a accusé les soutiens de l'ancienne présidente Cristina Kirchner de couvrir le propriétaire des laboratoires en cause.
AFP
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