L'Iran dit travailler avec Moscou et Pékin pour empêcher des sanctions européennes
Sur cette photo diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi se serrent la main lors d'une réunion au Kremlin, à Moscou, le 23 juin 2025. ©Alexander KAZAKOV / POOL / AFP

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a affirmé jeudi que son pays travaillait avec la Chine et la Russie pour empêcher d'éventuelles sanctions européennes liées à son programme nucléaire.

L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France ont menacé d'activer le mécanisme de rétablissement des sanctions, dit «snapback», si aucune solution n'était trouvée d'ici fin août, selon une lettre au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

«Si cela se produit, ce sera négatif (...) Nous allons essayer de l'empêcher (...) Nous travaillons avec la Chine et la Russie pour empêcher la mise en œuvre du snapback», a déclaré M. Araghchi à la télévision d'État.

«Si cela ne fonctionne pas et qu'ils l'appliquent, nous avons des outils pour réagir», a-t-il ajouté sans donner de précisions.

Le trio européen, E3, fait partie des puissances ayant négocié l'accord nucléaire de 2015 avec Téhéran, visant à encadrer ses activités nucléaires en échange d'une levée des sanctions.

Washington s'était retiré unilatéralement de ce traité en 2018, et Téhéran a alors relâché certains engagements.

Les Occidentaux tentent depuis de renégocier un traité strict alors qu'ils soupçonnent l'Iran de viser l'arme nucléaire, ce que Téhéran dément.

Le programme nucléaire iranien a été retardé par la guerre de douze jours entre Israël et l'Iran en juin et par les frappes américaines sur ses installations.

Dans leur lettre, les ministres français, britannique et allemand soulignent que si l'Iran ne parvient pas à une solution diplomatique avant fin août 2025, ils sont prêts à rétablir toutes les sanctions.

Ils dénoncent un stock d'uranium enrichi «plus de 40 fois» supérieur à la limite fixée par l'accord de 2015.

Selon l'AIEA, l'Iran est le seul pays non nucléaire à enrichir l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67%.

Les ministres européens affirment qu'ils seraient «clairement et sans ambiguïté juridiquement fondés» à enclencher le mécanisme.

Téhéran considère l'enrichissement comme un droit «non négociable» pour son programme nucléaire civil.

 

Avec AFP

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