
Les troupes russes ont avancé rapidement dans un secteur stratégique du front dans l’est de l’Ukraine, ont indiqué l’armée ukrainienne et des analystes mardi, quelques jours avant des pourparlers de paix très attendus entre les États-Unis et la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui affirmé sur X que la Russie ne se préparait «pas à mettre fin à la guerre», mais à de «nouvelles offensives» en Ukraine.
L’état-major de l’armée ukrainienne a déclaré mardi matin que des combats avaient lieu à Koutcheriv Iar, un petit village qui se trouvait il y a encore quelques semaines à plusieurs kilomètres du front, admettant de fait l’avancée russe dans cette zone.
Cette progression a eu lieu au nord-est de Pokrovsk, ville minière et épicentre des combats, dans la région orientale de Donetsk dont Moscou revendique l’annexion.
En une seule journée, la Russie a avancé d’une dizaine de kilomètres vers le nord le long d’une route, selon le site d’analyse militaire DeepState, proche de l’armée ukrainienne, un rythme bien plus soutenu que d’habitude.
Une carte du front, publiée par DeepState, montre un étroit couloir désormais sous contrôle russe, ce qui menace la ville garnison de Dobropillia, au nord-ouest de Pokrovsk.
Le groupe opérationnel-tactique Donetsk, qui combat dans la zone, a assuré mardi sur Facebook avoir «engagé des combats défensifs épuisants» contre des forces russes «nettement supérieures».
Une situation «complexe, désagréable et dynamique» due à l’infiltration de troupes russes entre les lignes de défenses ukrainiennes, selon le groupement.
Une analyse partagée par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), qui a cependant affirmé qu’il était «prématuré» de qualifier les avancées russes de «percée opérationnelle», et que les prochains jours seraient «probablement cruciaux».
Un blogueur militaire ukrainien, Sternenko, a écrit sur Telegram que cette avancée avait permis aux troupes russes de s’emparer de certaines portions d’une route reliant d’importantes villes de la région. Il avait affirmé plus tôt que la situation était «critique».
L’ISW a comparé cette pénétration tactique à celle qui avait permis une avancée russe majeure en avril 2024, après la prise de la ville d’Avdiivka, au prix d’une longue et sanglante bataille.
La police nationale a de son côté annoncé que trois personnes avaient été tuées et 13 autres blessées mardi dans des attaques de bombes planantes et de roquettes russes sur cette même région.
L’Ukraine craint que la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine vendredi, prévue pour l’heure sans la participation de leur homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, n’aboutisse à un accord qui la forcerait à céder des parties de son territoire à la Russie.
Avec AFP
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