
À 74 ans, Olivier Lejeune continue de défendre avec ardeur le théâtre de boulevard, qu’il considère comme un genre noble lorsqu’il est bien écrit et interprété. L’acteur et auteur revient sur scène avec Tout bascule! avant une nouvelle tournée prévue à la rentrée.
«Sans vulgarité, avec des idées originales et des dialogues travaillés, il n’y a pas de raison que le boulevard soit un théâtre inférieur!»: à 74 ans, le comédien Olivier Lejeune défend avec passion «le théâtre préféré du Français moyen pour se distraire».
Auteur d’une dizaine de pièces et d’innombrables sketches pour les émissions Le Petit théâtre de Bouvard et La Classe, Olivier Lejeune, aussi à l’aise dans le répertoire classique, reconnaît que le théâtre de boulevard n’a pas toujours été au niveau, «avec un jeu parfois outrancier et des intrigues laissant trop facilement le public deviner ce qui va arriver».
«Le rire naît de la surprise! Il faut surprendre en permanence le spectateur!», estime le comédien, de retour sur scène au Théâtre Dejazet à Paris jusqu’à la fin août avec Tout bascule! qu’il a écrite et créée en 2002 sur mesure pour Marthe Mercadier, avant de reprendre bientôt Monsieur Chasse de Feydeau.
Avec déjà plus de 1 300 représentations à Paris et en tournée, la pièce Tout bascule! - parmi les classiques de boulevard des troupes de théâtre amateur et multidiffusée à la télévision - a été jouée aussi en Italie, en Espagne, en Belgique et au Luxembourg. Une nouvelle tournée française est programmée à la rentrée.
L’intrigue? Un publicitaire renommé et séducteur impénitent se décide à officialiser cinq ans de vie commune. Le jour de la noce est marqué par un déferlement de catastrophes et de quiproquos.
Et dans la version 2025, l’homme politique dont le communicant s’occupe est un certain Gérald Ledarmalin...
Fan de Guitry
«Dans l’esprit de (Ray) Cooney et (John) Chapman, les dramaturges britanniques auteurs du Vison voyageur, j’ai suivi la règle imparable de l’unité de temps, l’unité de lieu et l’unité d’action avec des punchlines et surtout une fin improbable», explique Olivier Lejeune.
Artiste caméléon, le comédien formé au Centre dramatique de la Rue Blanche avec un premier prix de diction et une capacité atypique de mémorisation, dont il enseigne la méthode dans des cours de théâtre et en entreprises, s’est fait connaître au début des années 1970 comme chansonnier en duo avec Patrick Green.
Leur sketch Pot pour rire, Monsieur le Président a rencontré un grand succès discographique avec plus de deux millions d’exemplaires vendus.
Figure de la télévision, Olivier Lejeune a animé aussi des jeux et talk-shows sur Canal+, TF1, France 2, RTBF et TSR, avant de revenir en force au one-man-show et au théâtre de boulevard.
Le comédien est connu aussi comme l’un des grands spécialistes de l’œuvre de Sacha Guitry, son «idole absolue» au point qu’il finit désormais par lui ressembler en adoptant ses lunettes rondes.
En 2018, Olivier Lejeune a adapté à la scène Mémoires d’un tricheur, le premier roman de Sacha Guitry.
«Il est le Molière moderne, capable d’écrire, de jouer, de mettre en scène et de produire ses pièces», souligne le comédien qui joue aussi au théâtre 60 Jours de prison, le récit de Guitry sur son arrestation en juin 1944, en pleine épuration.
«Le seul regret de ma carrière est de ne pas avoir eu le temps encore de passer à la réalisation pour le cinéma», confie Olivier Lejeune, qui tient un petit rôle dans Les Aventures de Rabbi Jacob.
«J’ai écrit plusieurs scénarios dont Ma mort a changé ma vie. C’est un film d’humour noir, tout ce que j’aime!».
Par Jean-François GUYOT / AFP
Commentaires