
Les ministres ghanéens de la Défense et de l’Environnement ont péri mercredi dans un accident d’hélicoptère dans le sud du Ghana, a annoncé la présidence, quelques heures après que l’armée eut signalé la disparition d’un appareil transportant cinq passagers et trois membres d'équipage.
Edward Omane Boamah, nommé ministre de la Défense en début d’année après l’investiture du président John Mahama en janvier, ainsi qu’Ibrahim Murtala Muhammed, ministre de l’Environnement, des Sciences, des Technologies et de l’Innovation, figurent parmi les victimes.
Toutes les personnes à bord ont été tuées, ont confirmé les autorités, tandis que les médias ghanéens ont rapporté que l'hélicoptère se rendait à un événement sur l'exploitation minière illégale, un problème environnemental majeur dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
«Le président et le gouvernement adressent leurs condoléances et leur solidarité aux familles de nos camarades et des militaires tombés lors de leur service pour la Nation», a déclaré Julius Debrah.
Les Forces armées ghanéennes ont déclaré qu'une enquête avait été lancée pour déterminer la cause du crash de l'hélicoptère Z-9 dans la région d'Ashanti.
La chaîne de télévision locale Joy News a diffusé plus tôt dans la journée des images filmées par un téléphone portable sur les lieux de l'accident, montrant des débris fumants au milieu d'une zone fortement boisée.
M. Boamah dirigeait le ministère de la Défense à un moment où l’activité jihadiste à la frontière nord du Ghana avec le Burkina Faso connaît une recrudescence.
Bien que le Ghana ait jusqu’à présent échappé à la propagation de l’insurrection jihadiste qui sévit dans le Sahel, contrairement à ses voisins le Togo et le Bénin, des experts alertent sur l’augmentation du trafic d’armes et l’infiltration de groupes du Burkina qui utilisent le territoire ghanéen comme base arrière.
Le Ghana renforçant ses relations diplomatiques avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger désormais dirigés par des juntes militaires en rupture avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Edward Omane Boamah avait conduit une délégation à Ouagadougou en mai dernier.
Il s’apprêtait à publier un ouvrage intitulé «Un homme de paix dans une démocratie africaine», consacré à l’ancien président John Atta Mills, décédé en 2012.
Médecin de formation, M. Boamah a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement ghanéen, notamment celui de ministre des Communications lors du précédent mandat de Mahama (2012-2017).
De son côté, M. Muhammed, le ministre de l'environnement, âgé de 50 ans, était en poste à un moment où le pays lutte contre le fléau de l'exploitation illégale et informelle de l'or, qui ravage les terres agricoles et contamine les eaux.
Drapeaux en berne
La création, en début d’année, du Ghana Gold Board, l’institution désormais chargée de réguler le secteur aurifère, ainsi que l’interdiction faite aux étrangers de participer au commerce local de l'or, ont été perçues comme les premières mesures concrètes prises par la nouvelle administration pour encadrer cette activité.
Parmi les victimes figurent également Alhaji Muniru Muhammad, coordinateur adjoint de la sécurité nationale et ancien ministre de l’Agriculture, ainsi que Samuel Sarpong, vice-président du parti Congrès national démocratique (NDC) du président Mahama.
L’armée de l’air ghanéenne avait signalé plus tôt mercredi qu’un hélicoptère militaire avait disparu des radars peu après son décollage d’Accra, vers 09H00 (locales et GMT), en direction d’Obuasi, au nord-ouest de la capitale.
Un communiqué avait indiqué la présence de trois membres d’équipage et de cinq passagers, sans préciser à ce moment-là l’identité des occupants.
Les drapeaux seront mis en berne, a annoncé Julius Debrah.
La présidence a indiqué que John Mahama avait suspendu toutes ses activités officielles pour la journée.
AFP
Commentaires