
Lors du dîner annuel de la radio Liban libre, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a prononcé un discours offensif à l'encontre du Hezbollah, qu'il accuse d'être la cause majeure du recul du Liban sur les plans politique, économique et institutionnel.
«Pas besoin qu'Israël nous attaque pour nous faire reculer d'un siècle: le Hezbollah s'en charge déjà», a lancé Geagea, en faisant référence à une déclaration israélienne datant de plusieurs décennies. Selon lui, la formation pro-iranienne impose un modèle rejeté par près de 75% des Libanais et empêche toute vie politique réelle dans le pays.
M. Geagea a dénoncé «l'accaparement des décisions stratégiques par un seul parti», affirmant que le Hezbollah parle «une langue que la majorité des Libanais ne comprend pas» et refuse de se soumettre aux institutions légitimes. Il a fustigé l'absence de décision souveraine depuis plus de trente ans, accusant le parti chiite d'avoir entraîné le Liban dans des guerres et des alliances régionales contraires à ses intérêts.
Sur le plan régional, M. Geagea a critiqué l'engagement militaire du Hezbollah en Syrie et sa posture face à Israël, estimant que les armes du parti ont provoqué plus de destructions qu'elles n'ont apporté de protection. «Seule l'armée libanaise, sous l'autorité de l'État, peut assurer la sécurité de tous les citoyens», a-t-il insisté, rejetant l'argument selon lequel le maintien de l'arsenal du Hezbollah serait nécessaire tant qu'Israël reste présent au sud.
Appelant à rendre toutes les armes à l'armée nationale et à restaurer pleinement la souveraineté de l'État, M. Geagea a exhorté le gouvernement et le Parlement à «agir sans attendre l'accord du Hezbollah». «Nous voulons une vraie république, pas un État paralysé par un parti qui agit selon une logique étrangère», a-t-il conclu, assurant que son parti continuerait à élever la voix «pour défendre la liberté et l'indépendance du Liban».
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