Le tsunami, un raz-de-marée d'origine sismique
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo prise par un drone et diffusée par le Service géophysique de l'Académie russe des sciences le 30 juillet 2025 montre la ville de Severo-Kurilsk, frappée par un tsunami, sur l'île de Paramushir, dans l'archipel des Kouriles, au nord de la Russie. ©Handout / Service géophysique de l'Académie russe des sciences / AFP

Les tsunamis, comme ceux qui ont commencé à frapper les côtes Pacifique de la Russie et du Japon mercredi en déclenchant des alertes dans des dizaines de pays, sont provoqués par des séismes sous-marins.

Le tremblement de terre ici responsable, survenu dans la nuit au large de la péninsule russe du Kamtchatka vers 23H25 GMT mardi, a été évalué à une magnitude de 8,8 par l’Institut américain de géophysique (USGS), basé à Hawaï.

Il a déjà entraîné un tsunami d’environ 30 centimètres dans le nord du Japon, l’évacuation des employés de la centrale de nucléaire de Fukushima – accidentée par un tsunami dévastateur en 2011 – et l’inondation d’une ville portuaire dans les îles Kouriles.

Les autorités ont mis en garde contre des hauteurs possibles de un à trois mètres dans plusieurs pays, notamment au Japon et aux États-Unis (Hawaï, Alaska).

L’onde du tsunami, née du choc sismique, gagne en énergie chaque fois qu’elle heurte le plancher sous-marin.

À son point de départ, un tsunami ne génère que des petites vagues très espacées car les masses d’eau énormes déplacées par la secousse dévalent en profondeur le long des déformations du sol marin, à la différence des vagues ordinaires qui n’affectent que la surface de l’eau.

Mais au fur et à mesure que ces vagues progressent en direction des côtes, à une vitesse d’environ 800 km/h, le fond de l’océan remonte, concentrant l’énergie véhiculée par le tsunami. Les vagues ralentissent, se rapprochent et leur hauteur augmente fortement, pouvant atteindre plus de 20 mètres.

Comme lors de sa propagation en mer, une onde perd très peu de son énergie, elle peut se déplacer sur des distances considérables pour venir frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres de son origine.

Ainsi, en 1960, un tremblement de terre d’une magnitude 9,5 au Chili a déclenché un tsunami dévastateur qui a atteint les côtes du Japon.

Les principaux pays riverains du Pacifique coordonnent leurs observations pour prévenir les dangers de ces vagues océaniques.

Si le plus grand nombre des tsunamis se produisent après un séisme, il y a d’autres origines possibles : les avalanches sous-marines, parfois déclenchées par des séismes comme en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1998 (plus de 2.000 morts), l’explosion d’un volcan comme à Krakatoa, petite île entre Java et Sumatra (36.400 morts en août 1883), et la chute d’un astéroïde dans l’eau.

De petits raz-de-marée peuvent aussi être provoqués par des phénomènes météorologiques, notamment de violents échanges thermiques qui entraînent des dépressions à l’origine de vents violents.

Le 26 décembre 2004, les côtes d’une dizaine de pays d’Asie du Sud-Est avaient été ravagées par un tsunami qui avait fait 220.000 morts. La puissance du séisme à son origine était équivalente à environ 23.000 bombes atomiques comme celle d’Hiroshima, selon l’USGS.

En mars 2011, le Japon avait été victime d’un séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami géant sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20.000 morts et disparus.

Les raz-de-marée ne sont toutefois pas limités au Pacifique. L’Atlantique ou la Méditerranée ont aussi été touchés dans le passé, comme en témoigne l’historien romain Ammianus Marcellus, qui assista à celui d’Alexandrie (Égypte) en l’an 365.

Avec AFP

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