
Reuters a révélé, jeudi, l’existence d’une campagne discrète de restructuration de l’économie syrienne, menée par Hazem el-Chareh, frère du nouveau président, et Abraham Succarieh, un Australien d’origine libanaise sous sanctions internationales pour financement présumé du terrorisme.
Agissant via un comité parallèle non officiel, le duo aurait orchestré la reprise d’actifs de l’ère Assad pour une valeur dépassant 1,6 milliard de dollars, selon l’agence.
Parmi ces acquisitions figurent le principal opérateur télécom du pays ainsi que des pans entiers de l’empire économique autrefois lié au palais présidentiel. Plutôt que de poursuivre les oligarques proches de l’ancien régime, ce comité aurait négocié des accords d’amnistie en échange de liquidités et de biens, toujours selon Reuters.
Abraham Succarieh, connu sous le nom d’Abou Mariam, détiendrait désormais une influence majeure en Syrie, en dépit de sanctions imposées par l’Australie et de ses liens présumés avec des réseaux extrémistes. Un autre acteur clé, Moustapha Qadid, alias «Abou Abdelrahman», piloterait les finances syriennes depuis la Banque centrale, dans une configuration qui rappelle celle de l’ancien modèle économique du régime Assad, ajoute l’agence.
Alors que les autorités syriennes assurent vouloir engager des réformes dans le pays, des voix s’élèvent pour dénoncer un processus opaque qui risque de remplacer une autocratie par une autre, selon Reuters. L’agence rapporte aussi que des diplomates occidentaux s’inquiètent du pouvoir informel de ce comité et de l’implication de figures controversées, craignant un frein au retour de la Syrie dans le giron économique international.
Les accords conclus avec des hommes d’affaires sous sanctions comme Samer Foz ou Mohammed Hamcho attisent la colère populaire. Des manifestations ont éclaté à Damas, où l’on réclame justice plutôt que des compromis silencieux. Pourtant, les investisseurs s’intéressent déjà à cette nouvelle dynamique: une délégation saoudienne s’est rendue à Damas cette semaine, avec en ligne de mire des milliards de dollars pour des projets de reconstruction.
Hazem al-Chareh, frère du président, et Abraham Succarieh, un Australien d’origine libanaise, auraient repris des actifs de l’ère Assad pour une valeur dépassant 1,6 milliard de dollars.
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