Rencontre inédite à Paris entre Israël et la Syrie, sous l’égide américaine
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer participent à une réunion avec le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth au Pentagone à Washington, DC, le 9 juillet 2025. ©Saul Loeb / AFP

Les ministres français et syrien des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot et Assaad al-Chaibani, ainsi que l'émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack se rencontreront vendredi à Paris pour évoquer la situation dans le pays, a-t-on appris jeudi auprès du ministère des Affaires étrangères.

La Syrie gouvernée par les autorités de transition de l'islamiste Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir après la chute de Bachar al-Assad en décembre, est régulièrement le théâtre de violences intercommunautaires, dont les dernières entre druzes et bédouins sunnites ont fait plus de 1.300 morts entre le 13 et 20 juillet dans le sud de la Syrie.

Les relations entre les autorités de transition et les diverses minorités du pays inquiètent une partie de la communauté internationale.

Cette réunion intervient alors qu'un diplomate de haut rang au Proche-Orient a indiqué à l'AFP qu'une autre rencontre, entre Assaad al-Chaibani et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer, était également prévue dans la capitale française.

Cette rencontre serait une première depuis les sanglants affrontements de mi-juillet durant lesquels Israël, qui affirme protéger les Druzes, a bombardé le palais présidentiel et le quartier général de l'armée syrienne à Damas pour forcer les troupes gouvernementales, qui s'étaient déployées dans la ville à majorité druze de Soueida, à s'en retirer.

Jean-Noël Barrot doit également s'entretenir vendredi par téléphone avec le dirigeant militaire kurde syrien Mazloum Abdi, a précisé le Quai d'Orsay.

Les tensions sont vives entre les autorités de transition et la minorité kurde, qui contrôle de vastes territoires du nord et du nord-est de la Syrie où elle dispose d'une administration autonome, que le nouveau pouvoir souhaite intégrer dans l'Etat syrien.

Un accord en ce sens avait été signé le 10 mars par M. Abdi et le président Ahmad al-Chareh, sous le parrainage des Etats-Unis.

Mais sa mise en oeuvre piétine du fait de divergences entre les deux parties, les Kurdes réclamant notamment un système de gouvernance décentralisé, ce que rejettent les autorités islamistes à Damas.

Une source diplomatique française a souligné à l'AFP la "nécessité de reprendre le cadre de dialogue entre Damas et les différentes composantes de la nation syrienne, en premier lieu les Kurdes".

"De ce point de vue, les Américains et la France continuent d'agir de manière très volontariste pour que ce dialogue entre Damas et les Kurdes syriens ait lieu et aboutisse à une solution négociée, pacifique, qui renforce la transition syrienne", a ajouté cette source.

AFP

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