
Face à la flambée de violences survenue ces derniers jours dans la ville syrienne de Soueida, berceau de la communauté druze, le cheikh Sami Abi el-Mouna, cheikh Akl de la communauté druze, et le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, ont lancé un appel conjoint à la retenue, à l’unité et au rejet de toute rhétorique sectaire ou provocatrice.
Dans un communiqué publié vendredi, à la suite d’un appel téléphonique entre les deux plus hautes autorités religieuses sunnite et druze du Liban, les deux responsables ont exprimé leur profonde indignation face à «l’effusion de sang entre frères d’une même patrie» à Soueida. Ils ont dénoncé «une douleur commune» qui affecte toutes les composantes du tissu social de la région, appelant à «ne pas tomber dans le piège de la sédition tendu par les ennemis de l’humanité».
Les deux instances religieuses ont, dans ce contexte, rappelé la profondeur des relations historiques entre les communautés sunnite et druze, soulignant qu’elles reposent sur «la fraternité islamique et nationale, le respect mutuel et un long héritage de destin partagé». Elles ont mis en garde contre les discours incendiaires et les actes provocateurs «qui alimentent les tensions sectaires et véhiculent une image faussée de la réalité».
Dans leur message, les deux chefs religieux ont exhorté les fidèles et les responsables à faire preuve de responsabilité, de sagesse et de retenue, notamment à l’heure où certains médias contribuent, selon eux, à diffuser des informations trompeuses susceptibles d’attiser les clivages.
Ils ont également fermement rejeté toute tentative d'ingérence extérieure visant à saper l’unité intercommunautaire, appelant à «expulser les éléments extrémistes qui s’emploient à enflammer la crise et à fragiliser la stabilité, que ce soit par ignorance ou à dessein».
Et d’interpeller l’ensemble des acteurs concernés, en premier lieu l’État syrien, les cheikhs de Jabal al-Arab, les autorités religieuses et les tribus de la région, les sollicitant à «agir rapidement et efficacement pour mettre fin aux violences, empêcher tout nouvel affrontement entre frères et rétablir la paix dans une région profondément marquée par la tension».
Plus tard dans la journée, le Premier ministre, Nawaf Salam, a appelé le cheikh Akl, saluant «le rôle responsable et pondéré joué par les autorités spirituelles, pour apaiser les esprits, prévenir discorde et préserver la paix civile».
Les deux hommes ont souligné, durant leur entretien téléphonique, «l’importance de préserver l’unité de la Syrie, de rejeter toute tentative de semer la division entre ses fils». Ils ont notamment insisté sur le fait que «des événements qui se déroulent en dehors des frontières libanaises ne doivent pas attiser des tensions internes».
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