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- L’arak libanais fait mousser son retour sur les marchés

©Ici Beyrouth
Le secteur de l’arak libanais connaît un regain remarquable. En 2024, les exportations de cette boisson emblématique ont atteint 980.000 bouteilles, contre 700.000 en 2016, soit une progression de près de 40% en huit ans. En valeur, la hausse est encore plus spectaculaire: de 3,7 millions à 6,2 millions de dollars, marquant une augmentation de plus de 67%.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de renaissance pour un produit à forte valeur patrimoniale. La production annuelle d’arak au Liban, surnommé «l’or blanc» du pays du Cèdre, avoisine aujourd’hui les 4,5 à 5 millions de bouteilles, après être tombée sous la barre des 3 millions. On reste toutefois loin des 25 millions de bouteilles produites dans les années 1980, époque faste durant laquelle l’arak s’exportait massivement vers les pays de la diaspora.
Face à cette baisse historique, Zahlé, bastion traditionnel de l’arak, s’est mobilisée. En 2018, la ville a lancé le premier «Jour de l’arak», une initiative soutenue par le ministère de l’Agriculture, reconduite en 2019, avant d’être interrompue par la pandémie et les multiples crises que traverse le pays. Aujourd’hui, elle relance le défi: redonner à l’arak libanais ses lettres de noblesse, en misant à la fois sur l’innovation (recettes adaptées aux goûts des jeunes) et sur l’authenticité d’un produit 100% local, enraciné dans le terroir.
Zahlé, qui représente actuellement le Liban à Macao au Congrès des villes créatives dans le domaine de la gastronomie, incarne ce renouveau. Forte de son patrimoine viticole, de ses marques historiques comme Touma ou Ghantous & Abou Raad, et de ses liens profonds avec la culture libanaise, Zahlé se positionne comme un acteur central dans la valorisation de l’arak, entre production locale, identité nationale et tourisme œnogastronomique.
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