Thierry Ardisson ou «la mort en face»: un documentaire intime par sa femme
Le journaliste français Thierry Ardisson et sa compagne de l’époque, la journaliste Audrey Crespo-Mara, arrivent à la projection de Lawless en compétition lors du 65ᵉ Festival de Cannes, le 19 mai 2012 à Cannes. ©Alberto PIZZOLI / AFP

Deux jours après sa mort, Thierry Ardisson se raconte sans fard dans La Mort en face, tu regarderas, un documentaire signé par sa femme, Audrey Crespo-Mara. À travers dix commandements, il revisite ses excès, ses failles et son amour tardif de la vie.

La mort en face, tu regarderas: Thierry Ardisson retrace sa vie en 10 commandements, jusqu’au dernier, dans un documentaire intime réalisé par son épouse, la journaliste Audrey Crespo-Mara, et diffusé mercredi soir sur TF1, deux jours après sa disparition.
Également disponible sur la plateforme TF1+, La face cachée de l’homme en noir déroule en 1h40 le parcours du producteur et animateur décédé lundi d’un cancer à 76 ans et enterré jeudi à Paris.
Audrey Crespo-Mara a longuement interrogé son époux, souvent ému aux larmes, ses enfants et amis, et retrouvé photos et écrits de l’adolescence.
«Ta famille, tu fuiras», «De ton métier, tu feras une fête», «À la drogue, tu succomberas» : rien n’est occulté, façon Ardisson, en un décalogue très personnel.
Il croyait à «une erreur à la maternité» le concernant, a fait une tentative de suicide, a été «junk» mais sauvé par «la foi», et son premier travail dans la pub a été sa «grande école», dit celui devenu star du petit écran à partir des années 1980.
Des artistes du monde entier aux hommes politiques, tous se pressaient à ses talk-shows à succès comme Lunettes noires pour nuits blanches ou Tout le monde en parle sur France 2 (1998-2006).
Son acolyte Laurent Baffie décrit la «dichotomie» en lui, entre «son côté trash» et «la photo du pape sur son bureau». Son amie la communicante Anne Méaux évoque son «hypersensibilité».
Vidéos familiales à l’appui, ses trois enfants témoignent d’un père «égocentrique» et «sans filtre», «un peu Flaubert sous acide», qui leur a offert l’enfance dont il aurait rêvé.
Audrey Crespo-Mara, sa troisième femme épousée en 2014, l’a «bonifié», assure Baffie. «Je suis pas parfait mais j’essaie de plus aimer les gens», dit l’intéressé, toujours tourmenté.
Jusqu’aux derniers mois - mais pas jusqu’aux derniers jours - le couple est filmé lors des consultations et examens à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris pour ce cancer du foie soigné depuis 2012. Les poumons sont atteints, et Ardisson craint «que ça s’emballe».
Mais «je crois à ma bonne étoile... Quand on voit d’où je viens», lâche l’homme toujours en noir sur son lit d’hôpital, rendant hommage aux soignants.

Avec AFP

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