Tennis: Swiatek nouvelle reine impitoyable de Wimbledon
Iga Swiatek célèbre son titre de Wimbledon avec son trophée de première place ©HENRY NICHOLLS / AFP

La Polonaise Iga Swiatek a été couronnée reine de Wimbledon, son sixième titre en Grand Chelem, après une finale aux allures de cauchemar pour l'outsider américaine Amanda Anisimova, foudroyée 6-0, 6-0 en moins d'une heure.

La N.4 mondiale a fait vivre un calvaire à la Floridienne de 23 ans (12e), écrasée par l'enjeu et un soleil de plomb à Londres, pour s'offrir son premier titre sur herbe, son premier à Londres.

Swiatek a terminé sa démonstration sur un dernier coup droit dévastateur, le long de la ligne, avant de goûter à son succès en s'allongeant sur le prestigieux gazon du Court central.

Il faut remonter à plus d'un siècle, en 1911 précisément, pour trouver trace d'une finale conclue sur deux bulles à l'All England Club.

La Polonaise, qui succède à Barbora Krejcikova au palmarès, s'est montrée sans pitié face à une adversaire dépassée, au jeu complètement déréglé entre balles trop longues, à côté ou dans le filet.

Les défaillances d'Anisimova n'enlèvent rien au mérite de Swiatek, désormais créditée de 23 titres sur le circuit à 24 ans, dont au moins un sur chaque surface en Grand Chelem: quatre sur terre (Roland-Garros), un sur dur (US Open) et un dernier sur herbe (Wimbledon).

La native de Varsovie a joué avec l'expérience et l'agressivité nécessaires, samedi, et cultivé sa singularité en prolongeant son invincibilité en finale d'un tournoi majeur.

Anisimova n'avait jamais évolué à ces hauteurs-là et elle a semblé tétanisée par l'enjeu, un an après son élimination en qualifications, comme 189e mondiale.

Se retrouver en finale représentait déjà une victoire en soi pour l'Américaine, frappée par la perte brutale de son père et entraîneur, en 2019, et par les années de souffrance qui ont suivi, jusqu'à son retrait du circuit pour mieux se reconstruire en 2023.

 

"Complètement irréel" 

 

Sa machine à exploits s'est grippée au pire moment, deux jours après avoir éliminé la N.1 mondiale Aryna Sabalenka au bout d'un combat de toute beauté, en trois sets et plus de deux heures et demie.

Durant la remise des trophées, elle a fondu en larmes avant de féliciter son adversaire, la voix brisée par l'émotion: "Tu es une joueuse incroyable et cela s'est vu aujourd'hui. Tu es une source d'inspiration pour moi".

"J'ai passé une quinzaine incroyable, même si j'ai manqué de carburant aujourd'hui et que j'aurais aimé faire une meilleure performance", a-t-elle développé. "Je vais continuer à travailler et j'espère revenir ici un jour", a-t-elle conclu sous les yeux de sa mère, Olga.

C'est un retour au premier plan et rayonnant, en revanche, pour la grande gagnante du jour.

Reine incontestée du circuit au premier semestre 2024, Swiatek avait accumulé les déceptions depuis le début de l'année: défaite en demi-finales de l'Open d'Australie, au même stade à Roland-Garros contre sa grande rivale Sabalenka, aucune finale depuis juin 2024.

Finalement, l'éclaircie est survenue sur gazon, une surface sur laquelle elle n'a jamais vraiment brillé jusqu'ici.

"Cela semble complètement irréel", a commenté Swiatek avec en mains le trophée, que lui a été remis plus tôt par la princesse Kate Middleton, l'épouse du prince héritier William.

Triompher à Londres n'était même pas un objectif qu'elle s'était fixé, visiblement. "Honnêtement, je n'ai pas même rêvé de ce moment, c'était bien trop loin".

La Polonaise est désormais une championne tout-terrain, la seule joueuse en activité sacrée sur les trois surfaces en Grand Chelem.

Elle est devenue samedi la plus jeune joueuse à accomplir cette performance depuis Serena Williams, 20 ans en 2002.
 

Avec AFP

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