Le parquet de Paris cible le réseau social X et Elon Musk
Cette illustration montre le logo X (anciennement Twitter) d'Elon Musk affiché sur un smartphone, tandis qu'un écran de tablette affiche une balise verte et une balise rouge à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 20 janvier 2025. ©Lionel Bonaventure / AFP

La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert le 9 juillet une enquête visant le réseau social X et ses dirigeants, suspectés d'avoir biaisé l’algorithme de la plateforme à des fins d’ingérence étrangère, a annoncé vendredi la procureure de Paris.

Une enquête a été confiée à la gendarmerie nationale contre le réseau X, en tant que personne morale, et contre les «personnes physiques» qui le dirigent, indique Laure Beccuau dans un communiqué, sans citer le nom de son propriétaire, Elon Musk, multimilliardaire également patron de Tesla.

Cela intervient après deux signalements reçus le 12 janvier, qui «faisaient état de l’utilisation supposée de l’algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d’ingérence étrangère», détaille le ministère public.

Le premier provenait du député macroniste des Côtes-d’Armor spécialiste de ces questions, Éric Bothorel. Il alertait le parquet sur « les récents changements d’algorithme de X, ainsi que les ingérences apparentes dans sa gestion depuis son acquisition par Elon Musk » en 2022.

Il soulignait une «réduction de la diversité des voix et des options», une plateforme qui s’éloigne d’un objectif de «garantir un environnement sûr et respectueux à tous», un «manque de clarté quant aux critères qui ont conduit aux changements d’algorithmes et aux décisions de modération», ainsi que des «interventions personnelles d’Elon Musk dans la gestion de sa plateforme », soit « un véritable danger et une menace pour nos démocraties».

Selon les informations du Canard enchaîné en février, le second signalement provenait d’un directeur de cybersécurité dans la fonction publique qui avait de son côté signalé « une modification majeure dans l’algorithme utilisé par la plateforme X qui propose aujourd’hui énormément de contenus politiques haineux, racistes, anti-LGBT+, homophobes et qui visent donc à biaiser le débat démocratique en France».

Le parquet, qui avait confirmé début février étudier ces signalements, a indiqué vendredi dans son communiqué avoir ouvert cette procédure «sur le fondement de vérifications, de contributions de chercheurs français et d’éléments apportés par différentes institutions publiques».

L’enquête a été confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale et porte «notamment» sur les infractions suivantes : altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée, ainsi qu’extraction frauduleuse de données d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée.

Le patron de X France, Laurent Buanec, avait assuré le 22 janvier sur son réseau social que «X a des règles strictes, claires et publiques visant à protéger la plateforme des discours de haine», « lutte contre la désinformation » et que son algorithme «est construit de manière à éviter de vous proposer des contenus de type haineux».

 

AFP

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