France: perquisition au siège du parti d'extrême droite RN qui dénonce un «acharnement»
Le siège du Rassemblement national a été perquisitionné mercredi à Paris par la brigade financière dans le cadre d’une enquête sur des prêts politiques, une opération que Jordan Bardella qualifie d’«acharnement» contre son parti. ©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Une perquisition est en cours mercredi au sein du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN), a annoncé son président Jordan Bardella, qui a dénoncé un «acharnement» et «une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique».

La perquisition est menée au siège à Paris du parti d’extrême droite par «une vingtaine de policiers de la brigade financière», a indiqué sur X M. Bardella, dénonçant un «acharnement».

«Tous les mails, documents et éléments de comptabilité du premier parti d’opposition (français) sont saisis, sans que nous sachions à ce stade quels sont précisément les griefs qui en sont le fondement», a encore détaillé le député européen.

Cette perquisition a commencé à 08H50 (06H50 GMT), a-t-il ajouté, précisant qu’elle visait aussi «les bureaux des dirigeants». «L’intégralité des dossiers qui concernent les dernières campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes sont aujourd’hui entre les mains de la justice», a expliqué M. Bardella.

Il a dénoncé une «opération spectaculaire et inédite» qui s’inscrit selon lui «dans une nouvelle opération de harcèlement». «C’est une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique», s’est-il indigné, estimant que «jamais aucun parti d’opposition n’a subi un tel acharnement».

Une information judiciaire a été ouverte par la justice française en juillet 2024 sur des prêts accordés par des particuliers au mouvement d’extrême droite, après un signalement de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Ces prêts accordés aux partis politiques par des particuliers sont autorisés, selon des conditions précises et avec un plafond, mais le RN est «le parti qui les a le plus utilisés», selon le président de la CNCCFP, Christian Charpy.

Ces dernières années, le parti à la flamme a «concentré une forte majorité» de ce type d’emprunts: 613 en 2021 sur un total de 764 tous partis confondus, puis 425 en 2022 (sur un total de 492) et encore 96 en 2023 (sur un total de 123), selon ce responsable.

Au total, le RN affichait fin 2023 plus de 20 millions d’encours à rembourser «auprès de personnes physiques», le plus ancien remontant à 2007. «Il est essentiel que ces prêts soient remboursés, sinon ce sont des dons déguisés», ce qui serait «contraire au code électoral», avait souligné M. Charpy la semaine dernière.

Mardi, le parquet européen avait annoncé avoir ouvert une enquête sur la famille politique à laquelle appartenait le RN au Parlement européen avant 2024 pour diverses irrégularités financières.

Mais la perquisition n’est pas liée à cette enquête, a-t-il précisé mercredi.

Par AFP

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