Trump et Netanyahou intensifient les discussions sur Gaza
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rencontré mardi soir le président américain Donald Trump à la Maison Blanche pour la seconde fois en moins de 24 heures, dans un contexte de pressions accrues de Washington pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et obtenir la libération des otages toujours détenus par le Hamas. Cette rencontre, non annoncée à l’avance, s’est tenue dans le Bureau ovale en présence du vice-président américain J.D. Vance, et a duré plus d’une heure.

Cette visite, la quatrième de Netanyahou à la Maison Blanche en six mois, intervient alors que les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas, menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, piétinent. Selon la chaîne saoudienne Al-Sharq News, la cinquième session de négociations s’est achevée mardi soir sans progrès notable.

Le président Trump a qualifié la situation à Gaza de «tragédie», déclarant vouloir «la résoudre» aux côtés de Netanyahou. Selon plusieurs sources citées par la presse israélienne, le président américain aurait exercé une forte pression sur le chef du gouvernement israélien pour qu’il accepte un accord global de trêve. «Nous devons résoudre cela. Il veut résoudre cela, je veux résoudre cela, et je pense que l'autre partie veut aussi», a déclaré Trump avant la réunion.

Malgré les attentes, aucune déclaration conjointe n’a été faite à l’issue de la rencontre. Netanyahou a simplement affirmé avoir discuté «des efforts pour libérer nos otages» et réitéré les objectifs d’Israël : libération de tous les captifs, destruction des capacités militaires et gouvernementales du Hamas, et garantir que Gaza ne représente plus une menace pour Israël.

Dans le même temps, l’émissaire américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff, a repoussé son départ pour Doha, signe que des divergences majeures persistent. Initialement attendu mardi au Qatar, Witkoff n’a pas encore reprogrammé son vol. Selon The Times of Israel, l’envoyé américain a fait savoir aux médiateurs qu’il prévoyait toujours de se rendre à Doha «pour finaliser l’accord», tout en soulignant qu’un important travail restait à accomplir.

Un haut responsable palestinien, cité par le même média, a accusé la délégation israélienne d’«écouter sans vraiment négocier», affirmant qu’elle devait consulter Netanyahou et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, présent lui aussi à Washington, sur chaque point. Ce comportement traduirait, selon lui, une volonté de retarder un éventuel compromis.

Parallèlement, une délégation de responsables qataris a rencontré Witkoff mardi à la Maison Blanche pendant trois heures, dans le but d’avancer sur les discussions. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a toutefois estimé qu’il était prématuré de parler de calendrier : «Nous avons besoin de plus de temps pour parvenir à un accord».

Selon les différentes sources israéliennes et américaines, un seul point de désaccord majeur bloque encore la conclusion de l'accord. Il s'agirait du contrôle israélien sur le «corridor de Morag», une bande de terre stratégique au sud de Khan Younès, que l’armée israélienne souhaite conserver.

L’accord en discussion prévoit une trêve de 60 jours, la libération de 10 otages vivants en deux phases, la restitution de 18 corps d’otages décédés, la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël et une augmentation de l’aide humanitaire à Gaza. Trump devrait servir de garant à une phase de négociations ultérieure.

Selon la chaîne Sky News, la pression américaine sur Netanyahou devrait encore s’intensifier dans les jours à venir. L’homme d’affaires américano-palestinien Bishara Bahbah, connu pour avoir servi de canal officieux entre Washington et le Hamas, aurait même transmis à l’organisation un message de Trump assurant que «les combats ne reprendront pas après les 60 jours de trêve».

Avec AFP

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