
Les violents incendies qui frappent le sud de la France depuis la canicule de la semaine dernière ont atteint un paroxysme mardi, les flammes, poussées par le mistral, atteignant Marseille, alors que des milliers d’hectares sont partis en fumée.
«Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque», a averti le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau mardi soir, lors d’un point presse à Marseille auprès des marins-pompiers de la ville et des pompiers du département. Ils ont été plus de 800 au total mobilisés face à cet incendie ravageur parti de la commune limitrophe des Pennes-Mirabeau après un feu de véhicule.
Une partie des habitants de la deuxième ville du pays a été appelée à se confiner. «Feu de forêt à Marseille. Quittez le massif forestier immédiatement. Confinez-vous dans un bâtiment en dur. Fermez volets et portes», indique le message d’alerte diffusé sur les portables dans la zone.
Un immense panache de fumée s’élevait au-dessus des massifs au nord de la ville et retombait sur Marseille, causant une concentration en particules fines 10 fois supérieure aux normes, selon l’observatoire local Atmo-Sud.
En fin d’après-midi, la circulation des trains passant près de l’incendie, notamment la ligne vers Paris, a été interrompue au départ et à l’arrivée de Marseille, pour une période indéterminée.
L’aéroport de Marseille-Provence, quatrième de France en nombre de passagers, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la ville, a été fermé à la mi-journée en raison de cet incendie se propageant à une vitesse «très rapide», selon les autorités. Le trafic a repris partiellement à 21H30 (19H30 GMT).
L’autoroute A9, axe incontournable entre la vallée du Rhône et l’Espagne, a été rouverte vers 21H45 (19H45 GMT) après plusieurs interruptions, a-t-on appris auprès des pompiers et de l’entreprise Vinci.
Évacuations
Faisant un bilan de ce sinistre «pas encore fixé» mais qui pourrait l’être «au cours des prochaines heures», le ministre de l’Intérieur a souligné que 400 personnes avaient été évacuées, dont les 71 résidents d’un établissement pour personnes âgées aux Pennes-Mirabeau. De plus, «63 maisons ont été touchées, dont une dizaine brûlées et pratiquement détruites».
Soulignant que jusqu’à 400 tonnes d’eau avaient été déversées par la dizaine d’aéronefs mobilisés, pour empêcher que les flammes, venues toucher les quartiers nord de Marseille, ne fassent plus de dégâts, le ministre a également appelé au civisme des habitants, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.
À l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France luttent toujours contre un incendie qui a parcouru 2.000 hectares de forêt depuis lundi. Selon le préfet, ce feu progressait encore modérément en fin de journée mardi.
Cinq pompiers ont été «très légèrement blessés», a indiqué la préfecture.
Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreux automobilistes et chauffeurs de poids lourds surpris par l’incendie ont également dû dormir dans leur véhicule. Environ 500 personnes ont dû être hébergées.
Le feu s’est déclenché lundi dans des circonstances inconnues sur un domaine viticole dans le massif des Corbières. Il s’est ensuite rapidement propagé, attisé par la tramontane sur une végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique et la canicule prolongée de ces derniers jours.
Les premiers grands incendies de la saison ont éclaté en France ce week-end dans plusieurs départements du sud, provoquant de gros embouteillages en plein week-end de départs en vacances.
AFP
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