Donald Trump reçoit Benjamin Netanyahu pour la troisième fois à la Maison-Blanche
©ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Donald Trump, qui se dit déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza, a reçu Benjamin Netanyahou à dîner à la Maison-Blanche lundi soir ; ce dernier a déclaré avoir proposé le président américain pour le prix Nobel de la paix.

La troisième visite à Washington du Premier ministre israélien depuis le retour au pouvoir de Donald Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant capitaliser sur l’élan donné par la récente trêve entre Israël et l’Iran, après une guerre de douze jours.

«Je ne pense pas qu’il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien», a déclaré M. Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu’on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d’un accord de paix.

Assis l’un en face de l’autre autour d’une grande table, le président américain s’est dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un cessez-le-feu à Gaza.

«Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu», a-t-il dit.

Le Premier ministre israélien a, quant à lui, annoncé avoir présenté la candidature de Donald Trump au comité Nobel, en lui remettant la lettre officielle.

«À l’heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays après l’autre, dans une région après l’autre», a loué M. Netanyahou.

La rencontre de lundi intervient alors que se poursuivent les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Depuis dimanche, deux sessions de négociations indirectes ont eu lieu à Doha, selon des sources palestiniennes proches du dossier. «Aucune percée» n’a encore été réalisée, a indiqué à l’AFP l’une d’elles.

Mardi matin, l’armée israélienne a annoncé que cinq soldats avaient été tués et deux autres grièvement blessés dans le nord de la bande de Gaza.

L’émissaire américain Steve Witkoff doit se rendre à Doha cette semaine, selon la Maison-Blanche.

Auparavant, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, avait affirmé que «la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et d’assurer le retour de tous les otages».

Dimanche, Donald Trump avait estimé qu’il existait «de bonnes chances» de parvenir à un accord «cette semaine».

Les négociations, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent «sur les mécanismes de mise en œuvre» d’un accord de cessez-le-feu et d’un «échange» d’otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.

«Inacceptables» 

Selon ce dernier, la délégation du Hamas se trouve dans une salle, et celle d’Israël dans une autre, dans le même bâtiment.

«Le Hamas est sérieux et soucieux d’aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus», a-t-il déclaré.

Lundi soir, M. Netanyahou a de nouveau exclu la création d’un État palestinien à part entière, affirmant qu’Israël conserverait «toujours» le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza.

«Maintenant, les gens diront que ce n’est pas un État complet, que ce n’est pas un État. Nous nous en moquons», a-t-il affirmé.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l’accord en cours comprendrait une trêve de 60 jours, au cours de laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait les corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus en Israël.

«On ne savait plus où aller» 

Des dizaines de personnes, dont des proches d’otages, se sont rassemblées lundi soir devant l’antenne de Tel-Aviv de l’ambassade des États-Unis pour appeler M. Trump à conclure un cessez-le-feu.

Les manifestants brandissaient des drapeaux américains, des affiches avec les photos des otages et une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire : «Président Trump, faites l’histoire, ramenez-les tous à la maison, mettez fin à la guerre».

Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7-octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.

Une première trêve d’une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, avaient permis le retour de nombreux otages contre la libération de prisonniers palestiniens.

Sur le terrain, à Gaza, la Défense civile a fait état de douze Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six dans la clinique Al-Rimal, à Gaza-ville (nord), qui «abrite des centaines de déplacés».

«On a été surpris par des missiles et des explosions à l’intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts», témoigne Salman Qoudoum auprès de l’AFP, en lançant un appel urgent à un cessez-le-feu. «On ne peut plus attendre».

Avec AFP

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