Araghchi fustige les «intentions malveillantes» du directeur de l'AIEA
Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi. ©Ozan Kose / AFP

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a dénoncé vendredi les "intentions malveillantes" qu'il prête au patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, qui juge nécessaire de visiter les sites nucléaires iraniens bombardés par les États-Unis.

«L'insistance de @rafaelgrossi à visiter les sites bombardés (...) n'a pas de sens et peut même cacher des intentions malveillantes», a écrit sur X Abbas Araghchi, qui reproche notamment au chef de l'AIEA de ne pas avoir condamné les frappes israéliennes et américaines contre des installations nucléaires.

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique – une ambition maintes fois démentie par Téhéran – Israël a lancé le 13 juin une campagne de bombardements qui a ciblé les installations nucléaires et militaires iraniennes et entraîné la mort de commandants militaires de haut rang ainsi que de scientifiques développant le programme nucléaire.

Dimanche, le président américain Donald Trump a envoyé ses bombardiers frapper le site souterrain d'enrichissement d'uranium à Fordo, au sud de Téhéran, et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre).

Le Pentagone affirme avoir «dévasté le programme nucléaire iranien» mais les experts soulignent qu'il est difficile à ce stade d'évaluer l'étendue des destructions, notamment dans les installations souterraines de Fordo, où se trouvent des milliers de machines utilisées pour enrichir de l'uranium.

Le directeur général de l'AIEA a réclamé lundi un accès aux sites nucléaires iraniens afin de pouvoir établir ce qu'il est advenu du stock d'uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique dont dispose l'Iran.

Le Conseil des Gardiens, organe en charge d'examiner la législation en Iran, a annoncé jeudi l'approbation d'un projet de loi en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA.

Le texte doit encore être transmis à la présidence pour ratification finale.

Depuis le début de la guerre, les responsables iraniens critiquent vivement l'AIEA pour ne pas avoir condamné les attaques israéliennes et américaines contre les sites nucléaires iraniens.

La diplomatie iranienne blâme en outre l'agence onusienne pour avoir adopté le 12 juin une résolution accusant l'Iran de non-respect de ses obligations nucléaires. Téhéran considère que cette décision a servi d'«excuses» aux États-Unis et à Israël pour lancer leurs attaques.

«L'AIEA et son directeur général sont entièrement responsables de cette situation sordide», a réitéré vendredi Abbas Araghchi.

AFP

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