
La commission parlementaire des Finances et du Budget, présidée par le député Ibrahim Kanaan, a tenu une séance mardi en présence du ministre des Finances, Yassine Jaber, du ministre de la Justice, Adel Nassar, ainsi que de nombreux députés et responsables d’institutions publiques, dont le président du Conseil du sud et des représentants du secteur judiciaire et économique.
La réunion était consacrée à l’examen d’un crédit supplémentaire de 2.000 milliards de livres libanaises au budget. Ce montant viserait notamment à soutenir le Fonds de solidarité des juges, à proposer une régularisation équitable des indemnités de fin de service de la CNSS, et à accorder des exonérations fiscales aux victimes de la dernière guerre.
Un débat approfondi a eu lieu autour du premier point, relatif à l’aide au Fonds de solidarité des magistrats. Le ministre de la Justice et le président par intérim du fonds, le juge Fawzi Dagher, ont souligné le rôle crucial de cette caisse dans la protection sociale des juges, alors que la dépréciation de la livre libanaise continue d’éroder les salaires.
Plusieurs députés ont toutefois exprimé leurs inquiétudes face à la multiplication des demandes de crédits supplémentaires dans un contexte de ressources limitées, plaidant pour une répartition plus équitable des ressources publiques entre les différentes administrations.
Les ministres présents ont expliqué qu’il s’agit d’une contribution annuelle habituelle de l’État, couvrant notamment les soins médicaux et les aides sociales aux juges. Toutefois, les parlementaires ont souligné qu’il aurait été préférable d’intégrer ces hausses directement dans la loi de finances 2025 ou de les planifier dans celle de 2026.
Face à l'ampleur du débat et au besoin de clarifications sur les sources de financement, la gestion et la répartition des fonds, la commission a décidé de poursuivre les discussions mercredi à 11h au Parlement.
Un vote a été envisagé, mais certains députés ont demandé un délai. M. Kanaan a insisté sur l’urgence d’aboutir, soulignant que ces projets concernent également les indemnités de fin de service et les exonérations fiscales pour les victimes des bombardements israéliens, et qu’ils représentent un intérêt national majeur.
M. Kanaan a mis en garde contre une dérive budgétaire semblable aux avances du Trésor par le passé, appelant le gouvernement et le ministère des Finances à fixer un plafond strict pour les dépenses exceptionnelles. Il a également annoncé l’invitation prochaine des autorités financières, dont la Banque du Liban, à une réunion pour discuter des priorités, des bénéficiaires et de la capacité réelle de financement, sans faire peser de nouvelles charges sur les citoyens.
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