
Le président du syndicat des producteurs de blé et de céréales de la Békaa, et membre du syndicat des producteurs de pommes de terre, Najib Fares, a lancé un appel solennel au nom des agriculteurs libanais à l’adresse du roi Salmane, du prince héritier Mohammed ben Salmane et de la direction saoudienne. Il les exhorte à rouvrir les marchés saoudiens à l’ensemble des produits agricoles et industriels libanais en particulier à la pomme de terre de la Békaa à l’heure où la saison de la récolte vient de débuter.
Dans un communiqué publié lundi, M. Fares a également appelé le gouvernement libanais à respecter les exigences et les conditions fixées par Riyad, notamment celles visant à protéger la souveraineté du Royaume et à lutter contre la contrebande de produits illicites vers l’Arabie saoudite.
Il a souligné que les agriculteurs, en particulier les producteurs de pommes de terre et de légumes, subissent de lourdes pertes depuis l’année dernière, en raison des conséquences de la guerre avec Israël et de l’impossibilité d’écouler leur production cette saison, malgré une récolte jugée de qualité. M. Fares a, par ailleurs, rappelé que la pomme de terre libanaise figure parmi les meilleures au monde.
Selon lui, le coût de culture d’un seul dounum (environ 1.000 m²) de pommes de terre a dépassé les 900 dollars cette année. Cette flambée est due à la sécheresse, qui a contraint les agriculteurs à irriguer précocement et plus longtemps à partir de puits artésiens, mais aussi à l’utilisation accrue de compost organique, dont le prix est élevé.
Il a aussi insisté sur l’urgence de trouver de nouveaux débouchés à l’exportation, pour revitaliser le marché local, faire entrer des devises étrangères et garantir la pérennité du secteur agricole. Il a exhorté le ministre de l’Agriculture qui s’est récemment rendu dans la Békaa à porter leurs doléances au sein du gouvernement, qui doit selon lui intensifier ses contacts avec l’Arabie saoudite afin de rouvrir ses marchés, d’autant que les frais d’expédition maritime restent prohibitifs.
Plusieurs producteurs de pommes de terre et de légumes ont également témoigné de la gravité de la crise, expliquant qu’ils sont contraints de stocker leur récolte dans des chambres froides, très coûteuses, en attendant une amélioration d’un marché actuellement en chute libre.
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