Marteau de minuit: Washington frappe l'Iran fort, mais tend la main
Le président américain Donald Trump (à droite) arrive pour s’adresser à la nation, aux côtés du vice-président JD Vance (à gauche), du secrétaire d’État Marco Rubio (deuxième à gauche) et du secrétaire à la Défense Pete Hegseth (au centre), depuis la Maison Blanche à Washington, D.C., le 21 juin 2025, à la suite de l’annonce selon laquelle les États-Unis ont bombardé des sites nucléaires en Iran. ©AFP

Quelques heures après l’opération américaine baptisée «Marteau de minuit» qui a visé les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Isfahan, les plus hauts responsables de l’administration Trump se sont exprimés pour clarifier les intentions et les résultats. Si tous insistent sur l’efficacité des frappes et leur objectif dissuasif, chacun met en garde contre une escalade, tout en réaffirmant l'ouverture des États-Unis à une solution diplomatique.

«Le programme nucléaire iranien a été dévasté»

Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a qualifié l’opération de «succès retentissant», assurant que les frappes ont infligé des dégâts significatifs aux infrastructures clés, notamment à l'installation souterraine de Fordo et à des sites à Ispahan. Il a précisé que 14 bombes anti-bunker avaient été utilisées, et que l’opération, bien que secrète, n’a rencontré aucune résistance dans l’espace aérien iranien.

«Cette mission n’avait pas pour but un changement de régime, mais bien la neutralisation de la menace nucléaire», a déclaré M. Hegseth.

Il a ajouté que les forces américaines restent en alerte maximale, avertissant que toute riposte iranienne entraînera une réponse encore plus puissante. D’ailleurs un conseiller du Guide supreme iranien, a réaffirmé que les forces iraniennes viseront les bases américaines dans le Golfe en cas d’utilisation de leur territoire par Washington pour mener des attaques sur l’Iran. M. Hegseth a également souligné que le président Trump souhaite éviter un conflit armé et reste engagé dans la voie diplomatique.

Les États-Unis sont "prêts à discuter" avec l'Iran sur son programme nucléaire civil, a déclaré le chef de la diplomatie américaine.

«Le régime iranien doit se réveiller et se dire OK, si nous voulons vraiment de l'énergie nucléaire (à des fins pacifiques, ndlr) dans notre pays, alors il y a un moyen de le faire. L'offre est toujours là, nous sommes prêts à leur parler demain», a dit Marco Rubio lors d'un entretien à la chaîne américaine Fox News au lendemain des frappes américaines ayant visé trois sites nucléaires iraniens.

 «Le monde est plus sûr qu’il ne l’était il y a 24 heures»

Le secrétaire d'État Marco Rubio a quant à lui abordé les conséquences géopolitiques de l’opération. Selon lui, le monde est aujourd’hui plus stable et plus sûr, les frappes ayant renforcé la crédibilité de la dissuasion américaine.

M. Rubio a souligné la volonté de Washington de poursuivre des négociations directes avec Téhéran, rappelant que l'offre américaine tient toujours. Il a toutefois averti que si l’Iran ou ses mandataires attaquent, ils seront tenus pour responsables, non seulement sur le terrain, mais aussi au niveau stratégique.

«Si l’Iran riposte, ce sera la pire erreur qu’il ait jamais commise», a-t-il averti, tout en précisant que les États-Unis ne cherchent pas la guerre.

Il a également confirmé que l'Iran possède assez d'uranium enrichi pour produire entre 9 et 10 bombes, ce qui justifie, selon lui, l’urgence et la légitimité de l'opération militaire.

Les États-Unis ne sont pas en guerre contre l’Iran

Dans une tentative d’attiser les tensions, le vice-président JD Vance a enfin déclaré que les États-Unis ne sont pas en guerre contre l’Iran. Il a souligné que les frappes visaient spécifiquement à retarder de manière significative le développement d'une arme nucléaire par Téhéran. M. Vance a insisté sur la nature préventive et ciblée de l'opération, tout en appelant à éviter toute interprétation d'une entrée en guerre directe avec l'Iran.

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