Téhéran dénonce une “trahison” après les frappes israéliennes en pleine négociation avec les États-Unis
Cette image, tirée d’une vidéo des Nations unies, montre le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s’exprimant lors de la 59e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, le 20 juin 2025 ©(Nations Unies)

L'attaque d'Israël est une "trahison" du processus diplomatique avec les États-Unis, a dénoncé vendredi le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

"Nous avons été attaqués au milieu d'un processus diplomatique. Nous étions censés rencontrer les Américains le 15 juin pour élaborer un accord très prometteur", a déclaré Abbas Araghchi, peu avant sa rencontre avec ses homologues français, britannique et allemand dans un grand hôtel dans la ville suisse.

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché une riposte. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Le ministre iranien, qui effectue son premier voyage à l'étranger depuis le début du conflit, a dénoncé l'attaque israélienne comme un "acte d'agression effroyable".

L'envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, avait prévu de rencontrer M. Araghchi à Oman le 15 juin, mais la réunion a été annulée après qu'Israël a commencé ses frappes.

"Nous étions censés rencontrer les Américains le 15 juin pour élaborer un accord très prometteur pour une résolution pacifique des problèmes qui ont été fabriqués autour de notre programme nucléaire pacifique", a affirmé M. Araghchi.

"Ce fut une trahison du processus diplomatique et un coup sans précédent porté aux fondements du droit international et au système des Nations unies", a-t-il ajouté.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil. Israël maintient l'ambiguïté sur sa possession de l'arme atomique, mais selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), le pays détient 90 ogives nucléaires.

M. Araghchi a qualifié les attaques d'Israël de "guerre injuste imposée" à son peuple.

Soulignant le risque de radiation après les frappes sur des sites nucléaires iraniens, il a souligné que "les attaques sur les installations nucléaires sont de graves crimes de guerre".

"L'Iran attend légitimement de chacun d'entre vous qu'il défende la justice et l'État de droit", a-t-il ajouté devant le Conseil des droits de l'homme.

AFP

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