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Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (4e G), le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy (6e D), le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul (5e G) et la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas (5e D), assistent à un déjeuner de travail dans les bureaux du consul honoraire de la République fédérale d'Allemagne à Genève, le 20 juin 2025, lors d'une réunion des ministres européens des affaires étrangères. ©Fabrice COFFRINI / POOL / AFP

Les Européens vont présenter vendredi à l'Iran, lors d'une réunion en Suisse, une «offre de négociation complète», à l'Iran en vue de mettre fin à la guerre avec Israël.

L’offre inclue «le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement», les activités balistiques et «le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation dans la région», dont le Hezbollah fait partie, a annoncé le président français Emmanuel Macron,

Le président américain Donald Trump avait annoncé jeudi qu'il se donnait «deux semaines» pour décider d'une éventuelle intervention militaire américaine aux côtés d'Israël.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni espèrent profiter de cette fenêtre pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie, lors d'une réunion à Genève entre leurs ministres des Affaires étrangères et leur homologue iranien, Abbas Araghchi.

M. Macron a plaidé pour «le retour à la négociation de fond». Mais M. Araghchi a réaffirmé vendredi qu'il n'y aurait «pas de place pour la diplomatie et le dialogue» tant que se poursuivrait «l'agression israélienne».

Au huitième jour de guerre, les sirènes d'alerte ont retenti vendredi dans le sud d'Israël où une attaque iranienne a visé la ville de Beershava, faisant des dégâts sur des immeubles selon des images de l'AFP.

L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran pendant la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de «centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien».

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Téhéran contre Israël, scandant des slogans de soutien à leurs dirigeants, selon des images diffusées par la télévision.

«Je sacrifierai ma vie pour mon guide», proclamait une banderole, en référence au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, où elle a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires. L'Iran a riposté en multipliant les tirs de missiles et de drones vers Israël.

Téhéran dément vouloir fabriquer l'arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Dans une interview sur CNN, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a réaffirmé que l'organisation onusienne n'avait décelé dans son dernier rapport aucun indice laissant penser que l'Iran fabrique à l'heure actuelle une arme atomique. «L'action militaire, d'où qu'elle vienne, est une décision politique et n'a rien à voir avec ce que nous déclarons», a-t-il ajouté.

Les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts en Iran. En Israël, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts.

«Le zéro enrichissement» 

M. Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les trois pays européens, engagés de longue date dans les discussions avec Téhéran sur le nucléaire, vont faire «une offre de négociation complète» à l'Iran incluant «le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement», les activités balistiques et «le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation dans la région», a déclaré Emmanuel Macron.

Le président français a aussi appelé Israël à cesser ses frappes sur «les infrastructures civiles» iraniennes et estimé que «les solutions militaires ne sont pas des solutions de long terme».

Un précédent accord visant à encadrer le programme nucléaire de l'Iran, conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, était devenu caduc après le retrait unilatéral des États-Unis en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump.

Plusieurs sessions de pourparlers indirects menés depuis avril entre Téhéran et Washington ont été interrompues par l'attaque israélienne.

Le ministre allemand a souligné que la démarche des Européens se faisait en coordination avec les États-Unis.

Lueurs rouges dans le ciel 

Vendredi, un drone lancé depuis l'Iran a été intercepté dans la région de Haïfa, dans le nord d'Israël, selon l'armée.

Israël a également lancé sur X un appel à la population pour qu'elle évacue les environs d'une zone industrielle dans le nord de l'Iran avant une «attaque contre une infrastructure militaire».

Les autorités locales ont fait état d'une explosion dans la zone industrielle de Rasht, dans le nord de l'Iran.

Jeudi soir, les médias iraniens avaient annoncé que la défense anti-aérienne faisait face à des attaques au-dessus de Téhéran.

Dans les quartiers cossus de la capitale, des habitants contemplaient depuis leur toit des lueurs rouges dans le ciel et les tirs de la défense qui donnaient un faux air de feux d'artifice, a constaté l'AFP.

Au même moment, dans un autre quartier, un homme criait dans une puissante sono : «mort à Israël, mort à l'Amérique !» et «Allah Akbar» (Dieu est grand) avec de la musique en fond.

Depuis le 13 juin, «plus de la moitié» des lanceurs de missiles iraniens ont été détruits, a déclaré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, affirmant que «toute aide est la bienvenue» pour parvenir à détruire les installations nucléaires iraniennes.

Israël maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique mais détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Les États-Unis sont toutefois les seuls à détenir la bombe GBU-57, susceptible d'atteindre le cœur profondément enfoui du programme nucléaire iranien, dans l'usine d'enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Avec AFP

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