Conflit Iran-Israël: les développements des dernières 24h
Des hommes juifs ultra-orthodoxes inspectent les dégâts sur le site d’une frappe de missile iranienne à Bnei Brak, à l’est de Tel-Aviv, le 16 juin 2025. ©John Wessels / AFP

Israël et l'Iran ont échangé de nouvelles frappes aériennes lundi, au quatrième jour d'une escalade militaire meurtrière déclenchée par une offensive israélienne visant des sites stratégiques iraniens avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.

Bilan des victimes

Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran, selon le dernier bilan officiel du ministère iranien de la Santé.

«Après 65 heures d'agression du régime sioniste (...) 224 femmes, hommes et enfants sont morts en martyrs», a écrit dimanche sur X le porte-parole du ministère de la Santé, Hossein Kermanpour, ajoutant que «plus de 90%» des victimes sont des civils.

En riposte, Téhéran a lancé plusieurs missiles depuis le 13 juin sur Israël, qui ont fait 24 morts, d'après un nouveau bilan israélien lundi.

Depuis minuit (21h00 GMT dimanche), le bilan s'est alourdi de 11 morts, selon les données officielles: quatre à Petakh-Tiqva (près de Tel-Aviv), trois à Haïfa (nord), un à Bnei-Brak (banlieue de Tel-Aviv), deux morts extraits des décombres d'une frappe de la veille à Bat Yam, et un autre mort en un lieu non précisé à ce stade.

Frappes israéliennes

L'armée israélienne a affirmé lundi avoir détruit «un tiers» des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.

Selon des agences de presse iraniennes et des sources locales, plusieurs employés des médias d’État iraniens auraient été tués dans une frappe aérienne israélienne. L’attaque a visé Le bâtiment de la radio-télévision d'Etat iranienne (IRIB), interrompant sa transmission, a rapporté l’agence officielle iranienne IRNA.

L'armée israélienne a appelé après-midi les habitants d'une zone d'un arrondissement du nord-est de Téhéran à évacuer, en prévision de frappes sur des «infrastructures militaires appartenant au régime iranien».

«Dans les heures à venir, les forces armées israéliennes vont opérer dans le secteur (...) pour cibler les infrastructures militaires appartenant au régime iranien. Citoyens de Téhéran, pour votre sécurité, veuillez évacuer [cette] zone du troisième arrondissement», déclare le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, dans un message sur Telegram en persan accompagné d'une carte signalant en rouge la zone à évacuer.

Des médias iraniens ont rapporté que l'hôpital Farabi, situé dans la ville de Kermanshah, dans l'ouest de l'Iran, avait subi d'importants dégâts à la suite d'une attaque israélienne. Téhéran a dénoncé «un crime de guerre».

L'armée israélienne a aussi dit avoir frappé à Téhéran des centres de commandement de la Force Qods, l'unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

L'agence de presse officielle iranienne Irna a rapporté la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, Mohammad Kazemi.

Dimanche, Israël a dit avoir «détruit la principale installation» du site nucléaire iranien de Natanz, dans le centre du pays.

Mais selon les informations dont dispose l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le site n'a pas été touché dans sa partie souterraine.

Missiles iraniens

L'Iran a affirmé de son côté avoir frappé «avec succès» Israël avec une salve de missiles qui ont touché plusieurs villes du pays.

Le colonel Reza Sayyad, un porte-parole des forces armées iraniennes, avait promis la veille une «réponse dévastatrice» aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt «plus habitable».

Déclarations et actes belliqueux

Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à mettre de côté leurs différends et à s'unir. «Nous devons faire front avec force contre cette agression criminelle génocidaire, dans l'unité».

Dans ce contexte, la justice iranienne a annoncé avoir pendu Esmaeil Fekri, arrêté en 2023 et reconnu coupable d'être un agent du Mossad, le service de renseignement extérieur d'Israël.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a lui averti que les habitants de Téhéran «paieront le prix» des frappes iraniennes sur des civils israéliens, dans un message publié sur ses réseaux sociaux.

Diplomatie

La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a convoqué pour mardi une réunion spéciale en visioconférence des ministres des Affaires étrangères du bloc européen pour coordonner leurs efforts et «réduire les tensions».

L'Iran a lui exhorté les pays européens à faire cesser les attaques israéliennes contre son territoire: «l'Allemagne, la France et l'Angleterre auraient dû condamner très clairement les crimes du régime sioniste», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont eux appelé à «la cessation immédiate des hostilités», selon le Kremlin.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui n'a pas appelé à un cessez-le-feu immédiat, a affirmé avoir dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution «à long terme» avec l'Iran.

AFP

 

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