
Israël a lancé dans la nuit du 12 au 13 juin 2025 l’opération «Rising Lion» («Lion dressé»), une série de frappes aériennes ciblant des installations militaires et nucléaires ainsi que les résidences de hauts responsables iraniens à Téhéran.
Parmi les victimes figure Ali Shamkhani, ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale (SNSC), qui a été gravement blessé à son domicile de Niavaran, puis transporté à l’hôpital, où il est décédé des suites de ses blessures.
Sa mort a été confirmée samedi par le ministère iranien du Patrimoine culturel ainsi que par des médias officiels iraniens.
Né le 29 septembre 1955 à Ahvaz, issu d’une famille d’origine arabe iranienne, Ali Shamkhani a étudié l’ingénierie à l’université Shahid Chamran avant de rejoindre les rangs révolutionnaires contre le régime du Shah. Il a rapidement grimpé les échelons du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI), dirigé la marine du CGRI de 1980 à 1989, puis la Marine nationale iranienne jusqu’en 1997.
En 1997, il est devenu ministre de la Défense sous le président Khatami, poste qu’il a occupé jusqu’en 2005. Il a joué un rôle médiateur stratégique en diplomatie régionale, notamment avec l’Arabie saoudite, et a reçu l’Order of Abdulaziz Al Saud en 2004.
En mai 2023, après dix ans à la tête du SNSC, il a été remplacé par Ali Akbar Ahmadian. Mais, sur décision du Guide suprême Ali Khamenei, il a été nommé membre du Conseil de discernement et est devenu conseiller politique du Guide, consolidant ainsi son lien étroit avec le pouvoir central.
Cette proximité avec l’ayatollah Khamenei était évidente: il supervisait les dossiers stratégiques, notamment le nucléaire, ainsi que les négociations sensibles avec l’Arabie saoudite, le Golfe et l’Irak, agissant en tant que pont diplomatique sous l’autorité directe de l’ayatollah Khamenei.
Ali Shamkhani incarnait à la fois un militaire aguerri, un politicien pragmatique et un conseiller intime du Guide, capable de combiner hard power militaire et diplomatie.
Sa mort ébranle le socle même de la planification sécuritaire iranienne. Téhéran a ainsi perdu une figure centrale dans sa structure stratégique.
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