
Les États-Unis prennent des mesures urgentes pour réduire leur présence diplomatique et militaire dans certaines parties de la région du Moyen-Orient, alors que les tensions continuent de s’intensifier, invoquant des risques sécuritaires croissants, selon plusieurs responsables.
D’après Reuters, l’ambassade américaine en Irak se prépare à une éventuelle évacuation officielle en raison des menaces croissantes dans la région. Aucun calendrier précis n’a été communiqué, mais le personnel diplomatique aurait été alerté face à l’aggravation de la situation sécuritaire autour du complexe de Bagdad.
«Sur la base de notre dernière analyse, nous avons décidé de réduire l'empreinte de notre mission en Irak», a déclaré à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat.
S'exprimant également sous anonymat, un responsable du Département d'État a tenu un propos similaire, soulignant que le président Donald Trump était «déterminé à assurer la sécurité des Américains, dans le pays et à l'étranger».
«Conformément à cet engagement, nous évaluons en permanence» les effectifs des ambassades américaines, a-t-il justifié.
L'annonce intervient alors que l'Iran a averti mercredi qu'il ciblerait les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit avec les États-Unis.
Dans la foulée, le président américain Donald Trump s'est dit «moins confiant» sur la possibilité de parvenir à un accord avec Téhéran pour encadrer son programme nucléaire.
À Bagdad, un haut responsable de la sécurité irakienne a confirmé à l'AFP «un retrait des employés non-essentiels» de l'ambassade américaine.
«Nous allons oeuvrer à empêcher toute attaque contre l'ambassade» américaine, a précisé ce responsable s'exprimant sous anonymat, évoquant des «contacts» avec les groupes armés pro-iraniens «pour les convaincre de ne pas tirer, ni prendre pour cible» la représentation diplomatique.
À l'automne 2023, sur fond de guerre à Gaza, des dizaines de tirs de roquettes et de frappes de drones revendiqués par ces groupes armés pro-Iran ont visé les soldats américains déployés en Irak et en Syrie dans le cadre d'une coalition internationale antijihadistes.
«Ce n'est pas une évacuation totale», a assuré à l'AFP un second responsable de sécurité irakien, évoquant des «mesures de sécurité préventives (...) en cas d'échec» sur les négociations entre Washington et Téhéran.
Malgré des poussées de fièvre régulières depuis octobre 2023, la guerre à Gaza et ses répercussions à travers tout le Moyen-Orient secoué par les tensions, l'Irak a réussi à préserver une relative stabilité, se tenant à l'écart du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, ou avec le Hezbollah.
Interrogée par l'AFP, l'ambassade des États-Unis au Koweït a assuré ne pas avoir «modifié ses effectifs» et dit rester «pleinement opérationnelle».
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