Ukraine: deuxième phase d'un échange de prisonniers après des frappes nocturnes
Sur cette photo diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne le 10 juin 2025, un prisonnier de guerre ukrainien, enveloppé dans le drapeau national, est photographié après un échange dans un lieu tenu secret, dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine. ©SERVICE DE PRESSE DE LA PRÉSIDENCE UKRAINIENNE / AFP

La Russie et l'Ukraine ont procédé mardi à la deuxième phase d'un échange d'ampleur de prisonniers de guerre, seule avancée concrète des récents pourparlers de paix à Istanbul, désormais dans l'impasse.

Ce nouvel échange est intervenu quelques heures après des frappes nocturnes russes qui ont fait au moins 3 morts en Ukraine.

«Un deuxième groupe de militaires russes a été rapatrié depuis le territoire contrôlé par le régime de Kiev. En échange, un groupe de prisonniers de guerre des forces armées ukrainiennes a été remis», a indiqué le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes TASS et Ria Novosti.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé de son côté que l'échange de mardi concernait des «soldats grièvement blessés» lors des combats.

Lors des récents pourparlers de paix entre Kiev et Moscou, le 2 juin à Istanbul, Russes et Ukrainiens avaient convenu de libérer tous les prisonniers de guerre grièvement blessés ou malades et ceux âgés de moins de 25 ans.

Les deux capitales n'ont pas précisé à ce stade le nombre de soldats impliqués dans cet échange, dont la première phase avait eu lieu lundi.

«Contraindre la Russie»

Parallèlement à ces échanges, de nouvelles frappes nocturnes russes impliquant des centaines de drones ont fait mardi trois morts et plusieurs blessés à Kiev et à Odessa.

Dans la nuit, la Russie a lancé sur l'Ukraine 315 drones explosifs, dont 213 ont été abattus par la défense antiaérienne, et sept missiles, tous neutralisés, selon l'armée de l'air ukrainienne.

Plusieurs régions du pays ont été touchées par ces frappes ou par la chute de débris de drones abattus, dont la ville portuaire d'Odessa, où deux personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Oleg Kiper.

À Kiev, des immeubles résidentiels et des entrepôts ont été touchés et une femme a été tuée et quatre personnes blessées. Une journaliste de l'AFP a entendu au moins 12 explosions et des tirs de la défense anti-aérienne, ainsi que le bourdonnement d'une dizaine de drones.

L'armée russe a affirmé avoir ciblé l'industrie militaire ukrainienne et avoir notamment touché des usines fabriquant des missiles, des chars et des navires, ainsi que des aérodromes et des dépôts de munitions et de carburant.

En Russie, dans la région frontalière de Belgorod, une personne a été tuée et quatre autres blessées dans une attaque de drone ukrainienne ayant détruit une supérette, a annoncé le gouverneur Viatcheslav Gladkov.

Après les frappes nocturnes russes, M. Zelensky a jugé «vital» que la réponse «ne soit pas le silence du monde, mais une action concrète».

Il a appelé à «une action de l'Amérique, qui a le pouvoir de contraindre la Russie à la paix» et à «une action de l'Europe, qui n'a pas d'autre choix que d'être forte».

Le président américain Donald Trump s'est pourtant mis en retrait du conflit ces dernières semaines, ayant notamment comparé l'invasion russe de l'Ukraine lancée en 2022 à «des jeunes enfants qui se battent», sous-entendant qu'il pourrait laisser la guerre se poursuivre.

Les Européens, de leur côté, après avoir menacé la Russie de nouvelles «sanctions massives» si celle-ci refusait un cessez-le-feu - ce que Moscou a fait peinent à trouver une réponse sans le soutien de Washington.

Échange de corps de soldats

L'incertitude demeure concernant l'échange entre Moscou et Kiev de milliers de corps de soldats tués, également décidé début juin à Istanbul. La Russie, qui a accepté de remettre 6.000 dépouilles à l'Ukraine, a indiqué attendre une confirmation de Kiev.

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué mardi que des camions frigorifiques avec une partie des corps de soldats ukrainiens devant être remis attendaient «depuis plusieurs jours à la frontière» qu'un «accord définitif» soit trouvé.

Sur le terrain, les combats se poursuivent. Dimanche, l'armée russe a affirmé être entrée dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk (centre-est), qui borde celles de Donetsk et de Zaporijjia déjà partiellement sous son contrôle, une première en plus de trois ans de conflit.

Les forces de Moscou, qui occupent près de 20% du territoire ukrainien, sont aussi à l'offensive dans la région de Soumy (nord), où elles se trouvent à une vingtaine de kilomètres de la capitale régionale.

Les négociations de paix sont, elles, bloquées, alors que les deux camps campent sur leurs positions. Moscou a rejeté la trêve «inconditionnelle» voulue par Kiev et les Européens, tandis que l'Ukraine a qualifié d'«ultimatums» les demandes russes.

AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire