Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré, depuis l’Aéroport international de Beyrouth, que l’Iran «respecte pleinement les affaires intérieures du Liban», avant de préciser: «Nous nous abstenons de toute ingérence».

Arrivé mardi matin au Liban dans le cadre d’une tournée diplomatique régionale, M. Araghchi a mis l’accent sur «la position constante de l’Iran en faveur de la souveraineté et de l’unité territoriale du Liban». Il a, dans ce contexte, assuré que ce soutien se poursuivra, «en particulier face aux défis que traverse le pays».

Cette visite s’inscrit, selon le ministre iranien, dans le cadre de la politique étrangère de Téhéran qui «place les pays voisins et l’Asie occidentale au cœur de ses priorités». 

Ayant été reçu par son homologue libanais, Joe Raggi, M. Araghchi s’est penché sur la question des armes du Hezbollah, indiquant que la question du désarmement est une affaire qui relève de l’État libanais. Une déclaration en réponse à l’assertion de M. Raggi, selon laquelle «toute solution passe nécessairement par les voies diplomatiques et qu’aucun financement ne sera débloqué tant que le Hezbollah n’est pas désarmé».

Dans un autre registre, l’entretien a porté sur les relations bilatérales et les moyens de les développer «dans une direction saine, fondée sur une coopération sincère et le respect de la souveraineté des deux pays».

«Les relations entre l’Iran et le Liban sont historiques, ancrées dans l’amitié et le respect mutuel», a insisté le ministre iranien. Et d’ajouter: «Nous attachons une importance fondamentale à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban, et nous avons toujours soutenu ces principes». Il a, dans ce contexte, tenu à préciser que le soutien iranien n’équivalait en aucun cas à une ingérence: «Aucun pays n’a le droit de se mêler des affaires internes d’un autre. Ce que nous offrons au Liban est l’appui d’un pays ami à un autre».

De son côté, M. Raggi a indiqué que la réunion s’est déroulée dans un climat de «discussion franche et directe». Il a, de fait, souligné l’importance pour le Liban de pouvoir compter sur l’engagement de l’Iran à soutenir sa stabilité, sa sécurité et sa paix civile, notamment en facilitant ses efforts diplomatiques pour récupérer les territoires encore occupés par Israël et renforcer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national.

Il a également appelé à ce que l’aide internationale au Liban passe exclusivement par les canaux étatiques et institutionnels, condition essentielle pour assurer la réussite de la reconstruction et du redressement économique.

M. Araghchi s’est ensuite rendu au palais de Baabda où il s’est entretenu avec le président Joseph Aoun, puis à Aïn el-Tiné, pour une entrevue avec le chef du Parlement, Nabih Berry, et enfin au Grand Sérail pour rencontrer le Premier ministre, Nawaf Salam.

M. Aoun a déclaré que «le dialogue interne est la seule voie pour résoudre les différends, tout comme le dialogue entre États, loin de toute forme de violence». Il a, en outre, souligné que le Liban souhaite renforcer ses relations d’État à État avec l’Iran, avant de préciser que «la reconstruction des zones détruites par la guerre israélienne est une priorité, dans le respect des lois en vigueur».

Pour sa part, le ministre iranien a réitéré le soutien de l’Iran, favorable à «l’indépendance, la souveraineté et l’unité territoriale du Liban, dans le cadre de bonnes relations bilatérales et du principe de non-ingérence dans les affaires internes». Il a, dans ce contexte, mis la lumière sur les efforts déployés par Téhéran pour mettre fin à l’occupation israélienne des territoires libanais. «L’Iran appuie le dialogue national au Liban entre les différentes confessions, groupes et courants politiques», a-t-il indiqué.

Depuis Aïn el-Tiné, M. Araghchi a réitéré l’engagement de Téhéran à renforcer les relations politiques et économiques avec le Liban. S’adressant aux médias après l’entretien, il a souligné que «le dialogue libanais est une affaire intérieure, et personne n’a le droit d’y interférer». Il a également révélé qu’au cours de ses discussions précédentes avec son homologue libanais, il avait affirmé la disposition de l’Iran à soutenir les efforts du Liban pour mettre fin à l’occupation israélienne. Il a ajouté que des entreprises iraniennes sont prêtes à participer à la reconstruction, si le gouvernement libanais en fait la demande.

Enfin, depuis le Grand Sérail, le ministre iranien a réitéré le souhait de Téhéran d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations bilatérales, «fondé sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures». Par ailleurs, M. Araghchi a insisté sur l’importance de renforcer la coopération commerciale et économique entre les deux pays, appelant à la levée des obstacles entravant les investissements et les échanges. Il a par ailleurs transmis une invitation officielle du président iranien, Massoud Bazeshkian, au Premier ministre libanais à se rendre à Téhéran.

En réponse, M. Salam a affirmé l’engagement du Liban à développer des relations avec l’Iran sur la base du respect mutuel et de la préservation de la souveraineté de chaque nation, soulignant que ces principes sont essentiels à la promotion de la sécurité et de la stabilité régionales.

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