
L'Iran ripostera si les pays européens «exploitent» à des fins politiques un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) selon lequel le pays a accéléré sa production d'uranium hautement enrichi, a mis en garde dimanche Téhéran.
Le pays a encore accéléré son rythme de production d'uranium hautement enrichi, selon un rapport confidentiel de l'AIEA, jugé «politique» par l'Iran.
Le gendarme onusien du nucléaire a noté une nette hausse de l'uranium enrichi à 60%, seuil proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire, d'après un bilan d'étape consulté par l'AFP.
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont avec la Russie et la Chine membres d'un accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015 et dont les États-Unis se sont retirés unilatéralement trois ans plus tard durant le premier mandat de Donald Trump.
L'AIEA tiendra du 9 au 13 juin à Vienne (Autriche) un Conseil des gouverneurs, une importante réunion trimestrielle durant laquelle seront notamment passées en revue les activités nucléaires de l'Iran.
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont menacé ces dernières semaines d'enclencher un mécanisme prévu dans l'accord de 2015 qui permet le rétablissement de sanctions onusiennes si l'Iran ne respecte pas ses engagements.
«L'Iran répondra à toute action inappropriée des parties européennes», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi lors d'un appel samedi avec le patron de l'AIEA Rafael Grossi.
Navette diplomatique
M. Araghchi a appelé l'AIEA à empêcher «certaines parties d'exploiter» le rapport «pour faire avancer leurs objectifs politiques» contre l'Iran, selon des propos rapportés dimanche par la diplomatie iranienne.
Selon le rapport de l'AIEA, la quantité totale d'uranium enrichi de l'Iran dépasse désormais de 45 fois la limite autorisée par l'accord de 2015 et s'élève à 9247,6 kg.
Ce rapport a été divulgué alors que Washington et Téhéran mènent des discussions depuis plusieurs semaines pour tenter de trouver un nouvel accord et stopper l'escalade.
Samedi, l'Iran a dit avoir reçu des «éléments» d'une proposition américaine à l'issue de cinq cycles de négociations menés sous la médiation d'Oman et a affirmé sur X par la voix de son ministre des Affaires étrangères qu'il y répondra de manière appropriée.
Les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l'Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.
L'Iran se défend d'avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire civil notamment pour l'énergie, en vertu du Traité de non-prolifération (TNP) dont il est signataire.
Le pays est toutefois le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord de 2015, selon le gendarme onusien du nucléaire.
Avec AFP
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