Le Liban inaugure un centre de réhabilitation pour mineurs financé par l’UE
Une cérémonie officielle a été organisée pour l'ouverture du centre. ©Agence nationale d'information

Le ministre de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, a inauguré, mercredi, un nouveau centre de réhabilitation pour mineurs délinquants à Warwar. Financé par l’Union européenne (UE), ce centre ambitionne d’offrir une alternative humaine axée sur la réinsertion, pour remplacer l’incarcération classique des jeunes en conflit avec la loi. Son ouverture représente ainsi une avancée majeure au niveau de la réforme de la justice des mineurs.

La cérémonie d’inauguration s’est tenue en présence de M. Hajjar, de l’ambassadrice de l’UE, Sandra de Waal, de la représentante régionale de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Christine Albertin, ainsi que du directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Raed Abdallah.

Mme de Waal a présenté le centre comme un modèle de justice juvénile progressiste, soulignant qu’il «respecte les normes internationales et offre un environnement bienveillant, adapté aux enfants et aux jeunes».

Elle a souligné que ce projet n’était pas uniquement bénéfique pour les mineurs concernés, mais aussi pour la société dans son ensemble: «Créer un cadre propice à la réhabilitation et à la réinsertion des jeunes réduit efficacement les risques de récidive. Cela leur montre qu’il y a encore de l’espoir, et que la vie offre toujours une seconde chance.»

De son côté, Ahmad Hajjar a considéré que le centre représentait un véritable tournant pour le système judiciaire libanais. «C’est un espace d’espoir et de nouvelles opportunités pour des jeunes qui se sont égarés», a-t-il commenté.

«C’est un lieu où ils pourront redécouvrir leur potentiel et se réintégrer à la société en tant qu’individus productifs et autonomes», a-t-il poursuivi.

Hajjar a insisté sur l’importance de passer d’une logique punitive à une approche axée sur la réhabilitation. «Nous avons pris conscience des conditions psychologiques et sociales qui peuvent conduire certains jeunes à commettre des délits. Il était donc essentiel d’adopter une démarche réformatrice», a-t-il dit.

Christine Albertin a appuyé cette vision en mettant en avant l’importance des efforts concertés pour accompagner la réinsertion des mineurs. «La porte de la prison se ferme définitivement pour les mineurs en conflit avec la loi», s’est-elle réjouie. «Ce centre respecte les standards des Nations unies et les meilleures pratiques internationales, offrant un cadre sécurisé, respectueux de la dignité, avec des programmes favorisant la santé, l’estime de soi et le sens des responsabilités», a-t-elle fait remarquer.

Selon un communiqué de l’ambassade de l’Union européenne au Liban, le centre pourra accueillir environ 100 mineurs qui étaient auparavant détenus à la prison de Roumieh. «Ils y recevront un accompagnement social et psychologique destiné à faciliter leur réinsertion», souligne le texte qui rappelle que l’amélioration des conditions de détention des mineurs «constitue l’un des piliers de l’engagement de l’UE en faveur du Liban».

 

 

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