Où Ronaldo écrira-t-il sa dernière légende?
©Ici Beyrouth

Cristiano Ronaldo n’a pas eu besoin de longs discours. Quelques mots, soigneusement pesés, glissés sur ses réseaux sociaux au lendemain de la dernière rencontre de la saison avec Al-Nassr: «Ce chapitre est terminé. L’histoire est encore en train de s’écrire. Merci à tous.» Un message aussi laconique qu’assourdissant, dont le football mondial n’a pas tardé à s’emparer. À bientôt 40 ans, le Portugais n’en finit pas de susciter l’obsession. Il a compris depuis longtemps que son silence fait plus de bruit que bien des conférences de presse.  

Officiellement, son contrat avec Al-Nassr court jusqu’à fin juin. Officieusement, un accord verbal pour une prolongation a été évoqué. Mais dans les coulisses, la donne a changé. L’élimination du club saoudien de la prochaine Ligue des champions asiatique pourrait faire vaciller les derniers piliers de son engagement. Car Ronaldo, malgré son âge et sa stature hors norme, continue de penser comme un compétiteur. Et si les trophées ne viennent pas à lui, il ira les chercher ailleurs.

Al-Nassr aura été un pari risqué, presque romantique: faire de l’Arabie saoudite une terre de football à la hauteur de ses ambitions géopolitiques. CR7 y a apporté visibilité, stature et buts. Mais il n’aura rien remporté. Ni championnat, ni coupe continentale. Et pour un homme qui a bâti sa légende dans les titres, ce constat suffit à nourrir l’envie d’un dernier frisson ailleurs.

Et maintenant, où ira-t-il?

Dès lors, une question agite les esprits: où pourrait rebondir Cristiano Ronaldo?

Les rumeurs vont bon train, entre fantasmes médiatiques et options crédibles. Une certitude émerge pourtant: la prochaine Coupe du monde des clubs, version XXL, attire les convoitises. Et plusieurs équipes qualifiées pour la compétition rêveraient d’attirer CR7 dans leurs rangs, ne serait-ce que pour un coup d’éclat planétaire. Boca Juniors, Flamengo, Palmeiras, Wydad Casablanca, Monterrey: autant de destinations qui, à des degrés divers, représentent des terres de football bouillantes, habitées, passionnées, l’antithèse d’un projet purement financier.

L’hypothèse Inter Miami: Messi + Ronaldo?

Certains rêvent d’une association folle avec Messi à l’Inter Miami. L’idée fait sourire autant qu’elle affole les réseaux. Ce serait la dernière pièce d’un puzzle légendaire: réunir les deux monstres sacrés dans la même équipe, sur la même pelouse, sous les mêmes couleurs. Sportivement, ce serait un défi colossal. Médiatiquement, un ouragan.

Une parenthèse en Amérique latine?

Mais d’autres scénarios, moins tapageurs en apparence, pourraient bien se révéler plus cohérents. À commencer par celui de Monterrey. Le club mexicain, déjà fort de l’arrivée de Sergio Ramos, cherche désespérément un finisseur, un nom, une raison d’y croire à nouveau. Il coche plusieurs cases: ambition, visibilité, capacité financière et, surtout, un besoin sportif évident. Monterrey pourrait incarner une transition parfaite: un environnement compétitif, un championnat exigeant et une Coupe du monde des clubs en ligne de mire.

Au Brésil, l’hypothèse d’un Ronaldo chez Flamengo ou Palmeiras enflamme les débats. Le pays vit un retour en grâce de ses clubs, capables de rapatrier des stars ou de séduire des talents européens. Mais la réalité économique est têtue. Même les géants cariocas auront du mal à aligner les chiffres qu’exige un nom comme Cristiano. Et au-delà de la paie, c’est tout un équilibre tactique à repenser: comment intégrer une légende qui ne court plus comme avant, mais qui continue de tuer les matchs dans la surface?

La tentation sud-américaine, en revanche, séduit pour d’autres raisons. L’intensité des ambiances, la dimension populaire, la folie des stades, les nuits de Copa Libertadores où chaque ballon est une balle de match. Là-bas, on ne joue pas, on vit. Et c’est peut-être ce qui manque aujourd’hui à Ronaldo: un contexte qui le dépasse, qui l’enflamme encore.

Mais le vrai enjeu est ailleurs. Cristiano Ronaldo ne cherche pas seulement un club. Il cherche une scène. Il veut écrire une dernière ligne à sa mesure. Et tant que son nom continuera de faire vibrer la planète football, il restera maître de son destin. C’est peut-être ça, le plus grand exploit de sa carrière: être encore, à 40 ans, l’homme que tout le monde attend.

 

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