Israël: la procureure de l'État juge \
©Yair Sagi/AFP via Getty Images

La procureure de l'État d'Israël a affirmé que la désignation du nouveau chef du Shin Bet, l'agence de la sécurité intérieure, par Benjamin Netanyahou était «illégitime et illégale», dans une lettre au Premier ministre, dont une copie a été consultée mardi par l'AFP.

«Votre décision concernant le général de division Zini, prise en situation de conflit d'intérêts et en contradiction avec les conclusions du jugement ainsi que les directives juridiques en vigueur, est illégitime et illégale», déclare Gali Baharav-Miara dans ce document.

Le 22 mai, M. Netanyahou a désigné le général de division David Zini comme prochain chef du Shin Bet.

Cette décision, prise contre l'avis juridique de Mme Baharav-Miara, avait provoqué des remous dans la classe politique.

«Conformément aux décisions de justice concernant la fin du mandat du chef du Shin Bet (...), il a été déterminé que vous vous trouvez en situation de conflit d’intérêts, ce qui vous interdit de vous impliquer, directement ou indirectement, dans la nomination du chef du Shin Bet», précise Mme Baharav-Miara dans son courrier à M. Netanyahou.

En cause, une enquête du Shin Bet diligentée par son chef sortant et visant des proches de M. Netanyahou soupçonnés d'avoir touché des pots-de-vin du Qatar.

Un avis juridique rédigé par l'adjoint de la procureure qui a été envoyé avec cette lettre estime qu'«il est nécessaire de veiller à la tenue d’une procédure légale et correcte, qui permettra d'achever la nomination dans le délai le plus court possible».

Le chef actuel du Shin Bet, Ronen Bar, a annoncé sa démission, qui prendra effet le 15 juin.

«La solution juridique consiste à transférer la compétence à un autre ministre, qui présentera un candidat devant le gouvernement, qui est l'autorité pour cette nomination», détaille l'avis juridique de son adjoint.

M. Netanyahou n'a pas encore réagi publiquement à la lettre de Mme Baharav-Miara, qui est aussi la conseillère juridique du gouvernement.

Il estime qu'il peut décider à sa guise de nommer et de renvoyer le chef du Shin Bet, comme le dit le texte de la loi.

Avec AFP

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